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Le journal Echorouk, qui est souvent perçu comme proche des cercles du pouvoir en Algérie, a exprimé une réaction passionnée et ferme à l’égard de la récente visite de l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier. Celui-ci a effectué un déplacement dans les villes de Laâyoune et Dakhla, situées dans le Sahara marocain, qui représente un sujet de discorde depuis des décennies entre l’Algérie et le Maroc.
Echorouk n’a pas tardé à qualifier cette visite de “point de non-retour” et a clairement souligné qu’elle constitue un “interdit franchi”. Cette expression souligne la gravité avec laquelle le journal perçoit cette initiative diplomatique, considérée comme une (re)définition des relations franco-algériennes. Selon le quotidien, cette visite s’inscrit dans un acte délibéré de provocation à l’encontre de l’Algérie, qui soutient de manière soutenue la cause des Sahraouis dans leur lutte pour l’indépendance.
La couverture médiatique de la visite de Lecourtier marque une étape significative dans les relations tendues qui existent entre Alger et Paris. Pour Echorouk, cette démarche souligne un éloignement presque irréversible entre les deux pays. L’article met en lumière le fait que malgré les tensions persistantes, la France ne cache plus son soutien évident à la souveraineté du Maroc sur la région du Sahara.
Lors de son séjour, qui s’est déroulé du 11 au 13 novembre, l’ambassadeur français a été accompagné d’une délégation de son ambassade et a pris part à des discussions sur la coopération entre la France et le Maroc dans le domaine culturel, économique et éducatif. “Notre but est de concrétiser rapidement les projets que nous avons envisagés”, a déclaré Christophe Lecourtier lors d’une rencontre avec la presse. Il a également évoqué les nombreuses opportunités d’investissement que la région semble offrir, mettant ainsi en avant l’intérêt économique que représente cette visite pour les deux pays.
Ce qui rend cette visite encore plus significative, c’est qu’elle survient après une lettre que le président français, Emmanuel Macron, a adressée au roi marocain Mohammed VI. Dans ce courrier, Macron a réaffirmé le soutien indéfectible de la France au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour résoudre le conflit saharien. Ce soutien, qui se positionne clairement du côté marocain, a sans aucun doute renforcé les craintes en Algérie, qui perçoit cela comme une remise en question de son rôle et de son influence sur la question sahraouie.
Les retombées de cette visite pourraient également avoir des implications géopolitiques plus larges dans la région. En effet, l’Algérie a toujours été un soutien affirmé des mouvements de libération en Afrique, y compris le Front Polisario qui revendique l’indépendance du Sahara occidental. Dans ce contexte, le soutien de la France à la position marocaine appert comme une menace directe pour les aspirations indépendantistes des Sahraouis.
À travers ces développements, Echorouk rappelle également que les relations entre l’Algérie et la France sont déjà compliquées par un passé colonial lourd et des désaccords sur de nombreux sujets. La polémique autour de la visite de Lecourtier pourrait ainsi aggraver les tensions au sein d’une relation déjà fragile, notamment dans un contexte où l’Algérie cherche à renforcer son rôle sur la scène internationale, tout en naviguant une diplomatie régionale complexe.
Le chemin qui s’annonce entre ces deux pays voisins sera sans doute semé d’embûches, alors que l’Algérie semble déterminée à contrer ce qu’elle perçoit comme une ingérence dans ses affaires régionales. L’avenir de cette relation sera scruté de près, alors que le soutien de la France à la politique marocaine pourrait avoir des conséquences durables sur la dynamique politique en Afrique du Nord.
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