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ANALYSE – Les divergences d’interprétation au sein de LR, entre ceux qui estiment que la droite ne s’incarne que lorsqu’elle est au pouvoir, et les irréductibles qui craignent la sévère sanction d’un électorat déçu par la présidence Macron.
Inaudibles ou incohérents, déchirés ou piégés… Depuis l’élection présidentielle de 2017, et donc l’évanouissement du clivage gauche-droite, Les Républicains (LR) sont un astre fragile, résistant tant bien que mal à la nouvelle loi de gravitation macronienne, refusant à la fois leur dilution dans le camp présidentiel et leur glissement vers l’extrémité de l’échiquier politique. Ni franchement alliée, ni tout à fait ennemie, la droite paralysée a fini par accepter son statut d’entité occulte, subissant les défaites électorales, les divergences internes, la chute dans l’opinion, jusqu’à devenir ce corps supplicié qui attend de disparaître.
Tout cela, c’était avant le big bang de juin dernier. Et s’il est un parti dont le destin a été profondément bouleversé par la dissolution, c’est LR. Pour Emmanuel Macron, ces nouvelles législatives entraîneraient une « clarification ». À droite, il y en eut au moins une. En s’alliant au Rassemblement national, Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, a pris une décision audacieuse qui a secoué les fondements du traditionalisme politique français.
Cette alliance, perçue comme une trahison par certains membres du parti, a provoqué des remous au sein de LR. Certains militants ont applaudi cette prise de position courageuse et ont vu en elle un moyen de reprendre le contrôle de la droite face à un pouvoir en place qui les menace de marginalisation. D’autres ont condamné vigoureusement l’initiative de Ciotti, rappelant les valeurs humanistes et modérées sur lesquelles repose la droite républicaine.
Cette polarisation des opinions au sein de LR révèle en réalité les profondes fractures qui traversent le parti depuis des années. Depuis la prise de pouvoir d’Emmanuel Macron et la montée en puissance du Rassemblement national, LR se positionne dans un entre-deux incertain, cherchant désespérément à trouver sa place dans un paysage politique en mutation constante.
Les électeurs, de leur côté, observent ces remous avec un mélange de curiosité et d’inquiétude. Nombreux sont ceux qui se sentent délaissés par une droite qui peine à se faire entendre et à proposer une alternative crédible au gouvernement actuel. La montée en puissance de mouvements populistes et extrémistes inquiète ceux qui voient dans ces tendances une menace pour la démocratie et le vivre ensemble.
Face à cette situation incertaine, LR semble pris au piège. D’un côté, la tentation de s’allier avec des forces politiques radicales pour tenter de regagner des positions, de l’autre, le risque de perdre son âme et de s’aliéner une partie de son électorat historique. Le chemin à suivre est semé d’embûches et de dilemmes moraux, mettant à rude épreuve la capacité du parti à se renouveler et à proposer une vision claire et cohérente pour l’avenir de la France.
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