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En Algérie, le paysage politique se transforme avec l’entrée en scène du général Said Chengriha, qui vient d’être nommé ministre délégué auprès du ministre de la Défense dans le nouveau gouvernement annoncé le 18 novembre. Cette nomination souligne le soutien indéfectible du général à l’égard du président Abdelmadjid Tebboune, surtout à l’approche des élections présidentielles du 7 septembre dernier, où des enjeux cruciaux se dessinaient pour le pays. À 80 ans, le général Chengriha, un vétéran au sein des forces armées, s’impose comme une figure centrale dans le dispositif gouvernemental algérien.
Les coulisses de cette nomination révèlent un engagement de longue date du général envers le président, illustrant les dynamiques complexes qui façonnent le pouvoir en Algérie. En effet, le premier responsable du pays, également occupant du portefeuille de la Défense, perpétue une tradition started par le président Houari Boumediene, qui avait lui-même pris les rênes du pays après un coup d’État survenu en juin 1965. Cette tradition demeure forte, car elle inscrit la Défense sous la houlette directe du président, une décision qui renforce le lien entre l’armée et le pouvoir exécutif.
Said Chengriha, qui attendait cette promotion depuis 2021, se positionne dans la continuité de son prédécesseur, Ahmed Gaïd Salah, décédé fin 2019. Ce dernier a marqué l’histoire de l’armée algérienne en occupant les fonctions de chef d’état-major tout en occupant le poste de numéro deux au ministère de la Défense. En prenant ses fonctions, Chengriha s’inscrit dans cette lignée militaire prestigieuse, devant naviguer entre les impératifs de sécurité nationale et les attentes du gouvernement.
Dans une période de turbulences politiques et sociales, la nomination du général Chengriha pourrait être perçue comme une tentative de stabilisation du régime. L’armée algérienne, traditionnellement perçue comme le pilier de la stabilité du pays, joue un rôle déterminant dans la gestion de la crise économique et des revendications populaires. Les défis auxquels l’Algérie est confrontée, de la baisse des prix des hydrocarbures aux mouvements sociaux persistants demandant des réformes structurelles, rendent cette nomination d’autant plus stratégique.
Cette nomination coïncide également avec une volonté de réaffirmer le contrôle de l’armée sur les affaires politiques, surtout dans un contexte où des voix s’élèvent pour réclamer davantage de démocratie et de transparence dans la gouvernance. Le général Chengriha est perçu comme un homme de consensus au sein des forces armées, et sa présence dans le gouvernement pourrait rassurer certains segments de la société tout en suscitant des interrogations chez d’autres, notamment ceux qui aspirent à un changement profond et à une redéfinition des rapports civilo-militaires.
La réaction du public à cette nomination reste à observer, mais elle témoigne d’une continuité dans la gestion des affaires de l’État. Beaucoup se posent la question de savoir si cette manœuvre permettra d’apaiser les tensions ou si elle renforcera au contraire le ressentiment populaire face à un système que certains estiment figé. Ainsi, la volonté affichée du président Tebboune de s’entourer de figures militaires emblématiques laisse présager que l’armée continuera d’exercer une influence considérable sur la direction politique du pays.
En conclusion, la nomination du général Said Chengriha comme ministre délégué auprès du ministre de la Défense constitue un tournant dans le paysage politique algérien. Elle illustre les enjeux de pouvoir entre les civil et militaire, renforçant le rôle central que l’armée continue de jouer dans le maintien de l’ordre et la gestion des crises, tout en reflétant les défis auxquels l’Algérie doit faire face à l’aube d’une nouvelle ère politique. Cette dynamique sera cruciale pour l’avenir du pays.
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