Face à la multiplication des infractions liées à la distribution illégale d’électricité, le gestionnaire du réseau électrique a mis en place une équipe de 250 personnes chargées de détecter les fraudes, un chiffre qui devrait doubler d’ici 2025.
Le vol d’électricité ne connaît pas la crise. Si la mise en place des compteurs Linky par Enedis en 2015 avait permis de réduire légèrement les fraudes, le gestionnaire du réseau constate une augmentation significative des infractions depuis 2022, en lien avec la hausse des prix de l’énergie. En réponse à cette tendance inquiétante, le gestionnaire du réseau électrique a décidé de réagir en lançant une chasse aux fraudeurs.
Enedis a donc mis en place une équipe de 250 personnes chargées de détecter les fraudes et de les constater directement chez les clients soupçonnés. Cette « task force » verra même son effectif doubler d’ici 2025. A ce jour, plus de 500 clients ont déjà été contrôlés dans cinq régions : l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Grand Est, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Occitanie.
L’objectif de l’entreprise est de lutter contre les fraudes aux compteurs, alors que la part des fraudes parmi les pertes non techniques (PNT) recensées est passée de 5% à 25% entre 2022 et juin 2024, selon un rapport de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Ces pertes sont estimées à 250 millions d’euros par le gestionnaire du réseau.
L’impact de ces fraudes sur les factures d’électricité est également à prendre en considération. En effet, la fraude entraîne des coûts supplémentaires pour l’ensemble des 38,8 millions de clients d’Enedis via le tarif d’utilisation du réseau public d’électricité (TURPE). Ce TURPE représente le coût d’acheminement de l’électricité, facturé par Enedis aux fournisseurs d’électricité (EDF, TotalEnergies, etc.), qui ajustent ensuite leurs factures en fonction de son évolution.
Alors que le TURPE a augmenté de 4,81% le 1er novembre dernier, le renforcement des contrôles pourrait avoir un impact sur les prochains tarifs de distribution prévus pour l’été 2025. Cependant, l’impact des fraudes sur le TURPE semble relativement faible en comparaison de l’inflation et de la baisse de la consommation nationale, qui ont déjà des répercussions sur les revenus d’Enedis.