Des spéculations persistantes circulent autour de la possible fermeture de l’usine Renault implantée à Oued Tlelat, près d’Oran, en Algérie. Cette usine, inaugurée en 2014, est à l’arrêt depuis 2020 en raison d’une pénurie de composants essentiels à la production de véhicules. Malgré les rumeurs faisant état d’une fermeture définitive, la direction de Renault Production Algérie a nié ces allégations tout en reconnaissant les difficultés auxquelles elle est confrontée.
En attente de l’approbation du gouvernement
« Nous ne confirmons pas cette information », a déclaré Rémi Houillons, directeur général de Renault Algérie Production lors d’une récente interview. Malgré ce démenti, l’usine traverse une période critique. En l’absence d’un agrément du ministère de l’Industrie, nécessaire pour la reprise de ses activités, l’entreprise a mis en place un plan d’ajustement drastique dès octobre dernier. Ce plan comprend des réductions de coûts et d’effectifs visant à assurer la pérennité du site.
Le projet de relance de Renault à Oran repose sur l’introduction de nouveaux modèles et une modernisation de ses installations. Ce plan, soumis aux autorités depuis plus d’un an, est en attente de validation. Ali Aoun, ancien ministre de l’Industrie, avait laissé entendre en octobre dernier que l’agrément serait délivré « au moment opportun », sans toutefois préciser de calendrier. Depuis, le ministère a changé de dirigeant avec la nomination de Sifi Gharib, dans le cadre d’un remaniement opéré par le président Abdelmadjid Tebboune.
Préserver pour redémarrer
Pendant ce temps, l’arrêt de l’activité industrielle se prolonge. « Nous déplorons cette situation et mettons tout en œuvre pour soutenir nos employés dans ce contexte difficile », a déclaré Rémi Houillons, soulignant que l’usine accumule 40 mois de chômage technique depuis 2020.
Pour se préparer à une éventuelle reprise, Renault Algérie a mis en place un plan social visant à préserver les compétences clés nécessaires. « Nos équipes sont impatientes de contribuer au renouveau de l’industrie automobile algérienne », a ajouté le directeur. Avec une structure capitalistique composée de Renault (49 %), Madar (34 %) et du Fonds National d’Investissement (17 %), l’usine d’Oran reste un enjeu stratégique pour l’économie locale.