LE POUVOIR EN PRÉSENCE DE DIEU ET DE L’HOMME : ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC UN EX-MINISTRE SUR FRANÇOIS BAYROU ET LA NOUVELLE ÉQUATION POLITIQUE
François Bayrou, l’ancien chef du Mouvement Démocrate, est désormais l’un des plus proches conseillers du nouveau chef du gouvernement. Cependant, un de ses anciens collègues, qui préfère rester anonyme, nous a confié ses inquiétudes quant à la nouvelle orientation politique du pays. Selon lui, la parlementarisation du pouvoir pourrait entraîner une perte de substance politique et une favorisation du compromis à tout prix.
Nous avons rencontré cet ex-ministre, qui connait François Bayrou depuis presque quarante ans, dans un café parisién. Il a accepté de partager avec nous ses pensées sur l’homme et sa vision du monde.
« Nous nous sommes rencontrés en 1986 », rappelle-t-il. « J’étais secrétaire d’État et lui député. Malgré nos différences de convictions et nos visions de la France, j’ai toujours conservé une estime pour François qui a résisté aux confrontations. Je dirais que François Bayrou est double, voire triple, personnalité. Il y a le Bayrou des champs, agrégé de lettres, qui écrit ses livres lui-même, sans nécessiter d’un nègre blanc. C’est un écrivain politique authentique. »
Il se souvient avec enthousiasme de son livre « Henri IV », qu’il a dévoré « comme une gourmandise de l’esprit ». « François Bayrou est un apporteur d’air frais, un homme qui a réussi à changer l’Assemblée nationale, qui était autrefois l’annexe de l’Académie française, pour la transformer en la fabrique des crétins numériques! »
Mais, malgré son estime pour Bayrou, cet ex-ministre est inquiet quant à la nouvelle donne politique. « Je crains une parlementarisation du pouvoir qui privilégie le compromis, pour ne pas dire la compromission. Nous allons perdre de vue les principes de base, les valeurs de la République. Le pouvoir sera soumis à l’opportunisme, à la logique de la majorité, plutôt qu’à une vision politique claire. »
Il répète qu’il s’agit là d’une menace pour la démocratie, qui nécessite une vision forte et un leadership clair. « Nous devons protéger les principes fondamentaux de la République, les libertés, les égalités, les fraternités. Si nous nous laissons aller à la logique du compromis, nous risquons de nous retrouver avec un gouvernement sans substance, incapable de prendre des décisions équitables et courageuses. »
Il estime que le nouveau chef du gouvernement, qui compte sur la collaboration de François Bayrou, doit se rappeler que le pouvoir est sacré, mais que les principes de la République sont plus sacrés encore. « Le pouvoir est entre les mains de l’homme et de Dieu, comme le disent les Belges. Mais il doit être utilisé pour le bien commun, pas pour les intérêts particuliers ou les ambitions personnelles. »
Enfin, il regrette que la nouvelle équipe gouvernementale n’ait pas suivi l’exemple de François Bayrou, qui a toujours été guidé par des principes et des valeurs, et non par l’intérêt personnel ou la popularité. « François Bayrou a toujours été un homme de conviction, qui a défendu ses idées avec honnêteté et courage. Nous devons nous inspirer de cela, et non de la logique du compromis. »
Cet entretien révèle une grande inquiétude quant à l’orientation future du pouvoir en France, et il est évident que l’ex-ministre est prêt à s’opposer à ce qu’il considère comme une menace pour la démocratie et les valeurs de la République.