«Le destin qui m’a sauvé de la catastrophe du 11 septembre 2001»
Alors que l’Occident tremblait encore sous le choc de l’attentat du World Trade Center, le nouvel occupant de Bercy, Éric Lombard, méditait sur le deuxième miracle qui l’avait sauvé de la catastrophe. Il se souvenait encore de la venue inattendue de son directeur général, qui l’avait retardé d’un quart d’heure, évitant ainsi qu’il ne soit lui-même présent dans l’une des tours cibles de l’attentat d’Al-Qaïda.
Il était arrivé au siège new-yorkais de la BNP Paribas, dans le centre-ville de Manhattan, à 7 heures du matin, pour finaliser le rachat de la banque d’affaires américaine Keefe Bruyette. Mais ce rendez-vous programmé pour 8 h 30, a-t-il évité une catastrophe.
«Je me suis senti aspiré par le sol, comme si je m’attendait déjà dans les enfers», a-t-il raconté à une journaliste de Radio Classique en mai 2023. Il y a 20 ans, il se souvenait encore de la chambre d’hôtel où il attendait de découvrir les événements avec effroi. Les tours jumelles du World Trade Center s’effondraient alors, pille, confinant dans l’angoisse et le désespoir.
Mais, comme il le rappelle, un autre obstacle a retardé le rendez-vous. Le président de la banque lui a appelé pour l’aviser qu’il devait accompagner son fils à l’école, ce qui a décalé le rendez-vous à 9 heures. Éric Lombard a alors patienté dans une salle de réunion de BNP Paribas, attendant de rejoindre les équipes de Keefe Bruyette à 8 h 45. Il a contemplé la belle journée du 11 septembre 2001 par la fenêtre de l’immeuble, ignorant que le destin avait d’autres plans pour son voyage.
Pourtant, ce qui devait être un jour comme les autres s’est transformé en cauchemar éveillé. «Puis on a vu l’autre avion s’encastrer dans la deuxième tour», a-t-il décrit,- l’horreur de ce moment est même aphoriste. La tour sud s’est effondrée la première, suivie de la tour nord. Il a fallu prendre un instant pour recompléter ses esprits, mais Éric Lombard devait rapidité reprendre le contrôle pour retrouver son directeur général, perdu dans la foule.
La semaine qui a suivi a été remplie de(flags et de zèle. Éric Lombard a dû piloter avec la BNP Paribas une partie des flux financiers de l’est des États-Unis, en remplacement des institutions bancaires new-yorkaises car Wall Street était restée inaccessible pendant de longs jours après l’attentat. Le plus dur fut de compter les survivants, deux jours plus tard il a fallu se remettre au travail et héberger les équipes de Keefe Bruyette dans nos bureaux. C’est au moment où ils sont sortis des ascenseurs que l’on a vu qui avait survécu ou non…
Cet événement tragique a eu un impact durable sur Éric Lombard, qui l’a devancé dans ses entreprises, mais a également l’entraîné dans une réflexion profonde sur la chance, la foi et le destin. Le miracle de sa nativité, qui l’a sauvé de la catastrophe, est resté gravé dans sa mémoire comme un avertissement de la fragilité de la vie et de l’importance de l’instinct.