Mayotte, 15 jours après le passage ravageur du cyclone Chido : "Insécurité, déchets et reconstruction"
Aujourd’hui, 15 jours après l’impact du cyclone Chido, qui a laissé à Mayotte 39 morts et plus de 4 460 blessés, notamment 124 graves, Ambdilwahedou Soumaila, le représentant des Républicains dans la grande ville de Mayotte, place de 92 000 habitants, réclame dans un entretien accordé au Lesoir que l’interdiction des bidonvilles soit inscrite en tête de la loi d’urgence, avant de se pencher sur la question de la reconstruction.
Lors de son entretien avec le Lesoir, il décrit la situation actuelle comme "compliquée". "Au-delà des problèmes d’eau et d’électricité, nous sommes confrontés à l’accumulation des déchets. Presque 90% du territoire communal étant touché, cela exige de gros travaux de déblaiement. Les familles submergées par les ordures ménagères nous demandent d’intervenir, mais nous avons du mal à les ramasser. Ce sont des urgence", explique-t-il.
Ambdilwahedou Soumaila souligne que la situation est particulièrement préoccupante dans les quartiers les plus pauvres, où les populations sont souvent contraintes de vivre dans des conditions de précarité extrêmes. "Les familles ne parviennent pas à se laver, ne peuvent pas même nettoyer leurs espaces de vie", a-t-il déploré.
Le responsable des Républicains estime que l’urgence de la situation est telle que l’urgence législative doit être mise en avant. "L’interdiction des bidonvilles doit être inscrite en tête de la loi d’urgence. C’est la seule manière de répondre aux besoins de ces populations", répète-t-il.
La visite du Premier ministre François Bayrou, annoncée pour lundi, pourrait être un moment crucial pour l’archipel. Lors de cette visite, il est attendu avec plusieurs ministres, notamment Élisabeth Borne (Éducation), Manuel Valls (Outre-mer), Valérie Létard (Logement), Yannick Neuder (Santé) et Thani Mohamed Soilihi (Francophonie et Partenariats internationaux).
"Quand le Premier ministre sera là, je l’interpellerai pour qu’il comprenne la gravité de la situation", a-t-il décidé. "Nous devons travailler ensemble pour que les Mayotiens puissent récupérer de ces drames".
Selon Ambdilwahedou Soumaila, la reconstruction de l’île nécessitera une intervension massive. "Nous devons construire des habitations plus résistantes, des routes plus solides, des infrastructures sanitaires et éducatives de qualité. Les Mayotiens ont besoin de soutien pour récupérer de cette catastrophe".
Si la visite du Premier ministre peut être un moment crucial pour l’archipel, la tâche qui s’ouvre pour les dirigeants est immense. Pour Ambdilwahedou Soumaila, la solution passe par l’urgence législative et la mobilisation massive des forces pour répondre aux besoins de la population. Les temps sont_GRAVITÉ_contre Mayotte, où la situation est grave et où l’avenir des 92 000 habitants est encore incertain.