Le combat des dieux : les hindouistes et les avocats se lèvent contre la justice pour prendre possession de douze monuments islamiques, y compris le Taj Mahal
Au cœur de l’Inde, dans un pays où la diversité religieuse est palpable, un combat éruptif oppose les partisans de la religion hindoue à l’islam. Les responsables hindous, soutenus par des avocats déterminés, ont déposé une requête en justice pour obtenir la conversion de douze monuments islamiques en lieux de culte hindous. Parmi ces derniers figurent des symboles prestigieux, tels que le Taj Mahal, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
Dans ce contexte tendu, je me suis rendu au temple hindou de la déesse Kali, à Rishikesh, où j’ai rencontré le grand prêtre Rishiraj Giri. Celui-ci, reconnu pour son influence dans la communauté hindoue, m’a accueilli dans sa demeure sérénite, entourée de collines verdoyantes et de rivières sacrées.
Au moment de l’audience, la grande salle où j’allais être reçu était vide, sauf pour les deux portraits de Giri fixés au plafond, les yeux baissés comme s’ils regardaient directement dans le cœur des fidèles qui l’attendaient. Le silence régnait dans la pièce, brisé uniquement par le bruissement des feuilles des plants de basilic qui entouraient la pièce. J’ai été informé que le grand maître finissait son thé, mais ce délai ne semblait pas trop long pour moi, car j’avais une opportunité unique de mieux comprendre la perspective hindoue sur cette affaire.
Finalement, Giri est apparu, vêtu d’un long drapeau blanc et d’une barbe blanche qui semblait avoir été mise à jour exprès pour l’occasion. Il a accueilli avec chaleur mes questions sur sa démarche judiciaire. Selon lui, il est essentiel de sauvegarder les valeurs de la culture hindoue, en particulier les sites religieux, et de les délivrer du contrôle musulman qui les a hérités historiquement.
Mais cette requête n’est pas sans controverses. Les experts en histoire de l’art et les activistes pour les droits de l’homme déplorent cette tentative de « nettoyage identitaire » qui vise à effacer la présence musulmane en Inde. Pour eux, ce projet est en contradiction avec la constitution indienne qui garantit la liberté de religion.
Malgré ces critiques, Rishiraj Giri maintient que son objectif est pacifique et que sa démarche vise à promouvoir la compréhension et la tolérance religieuses. Il a déclaré que les monuments convertis ne seront pas détruits, mais plutôt restaurés et réhabilités en tant que sites hindous. Cependant, il ne précise pas comment les autorités musulmanes concernées seront informées et incluses dans le processus de décision.
Cet article de presse met en évidence les divisions religieuses en Inde, où la diversité religieuse est considérée comme un facteur de force, mais également de fragilité. Dans un pays où les tensions entre les communautés religieuses sont permanentes, le combat pour les monuments islamiques peut entraîner des conséquences imprévisibles. Le Taj Mahal, symbole de l’amour et de la beauté, est-il prêt à devenir le lieu de pèlerinage hindou le plus célèbre du pays? Seul le temps et la justice diront.