La tragédie de Muan : Les familles déchirées, les survivants écrasés
Une terrible histoire de sang et de deuil secoue la péninsule coréenne. Le crash du Boeing 737-800, parti de Bangkok et atterrit à l’aéroport international de Muan, a laissé un bilan humain accablant : 179 morts, dont 84 hommes, 85 femmes et 12 corps détruits au point que le sexe n’a pas pu être déterminé. Les familles des victimes, complètement dévastées, attendent avec angoisse la restitution des corps de leurs défunts.
« Je ne peux pas croire que toute la famille ait disparu. Mon cœur me fait tellement mal », bredouille Maeng Gi-su, un Coréen de 64 ans qui a perdu son neveu et les deux fils de ce dernier, partis en Thaïlande pour fêter la fin des examens d’entrée à l’université des garçons. Shim Gyu-Ho, un autre Coréen, a perdu ses deux petits-fils et son gendre. Il apprenait que son gendre avait pu être identifié, contrairement aux adolescents, trop dispersés pour être reconnus. Cependant, pour Maeng, la nouvelle est trop douloureuse : « Je ne peux pas croire que toute la famille ait disparu », répète-t-il, en pleurant.
Les survivants de la tragédie sont en pleine détresse. Les parents de l’un des victimes thaïlandaises, âgé de 45 ans, ontexprimé leur douleur à la télévision thaïlandaise : « Peu importe ce que je fais, ma fille ne reviendra pas », a-t-il dit. Lui, qui travaillait dans une usine sur la péninsule coréenne, revenait chaque année voir sa famille au nord de Bangkok. Il voyageait souvent avec la compagnie aérienne Jeju Air.
La récupération des corps est une épreuve pour les familles. Selon les autorités, il faudra attendre au moins 10 jours pour récupérer les dépouilles, alors que les proches des victimes sont dans l’attente du moindre signe d’amour et de dignité. Des associations locales ont fourni des tentes, de l’eau, du matériel de toilette, du thé et des collations aux familles qui restent sur place. Cependant, un représentant des familles de victimes, dont le frère a perdu la vie dans la catastrophe, a demandé aux autorités de envoyer plus de conteneurs réfrigérés pour le stockage temporaire des corps et de renforcer les patrouilles pour repousser la faune sauvage sur le lieu de l’accident.
Dans l’attente de la restitution des corps, les familles des victimes doivent souvent affronter les souvenirs de leur委员 devoir qui leurs fait souffrir : l’image du moment où leur proche est monté à bord de l’avion, l’instant précédant le crash, la peur qui les a envahies en apprenant la nouvelle du drame. Pour les Coréens, les Thaïlandais et les centaines de personnes touchées par cette épreuve, la vie ne sera plus jamais la même. La péninsule coréenne est plongée dans un deuil général, et l’horreur du crash du Boeing 737-800 à l’aéroport de Muan ne laissera pas de traces.