La Mer Émerge, Menaces de Submersion pour des Demeures de la Petite Communauté de Treffiagat
La petite commune de Treffiagat, au sud du Finistère, est menacée de voir des demeures s’écraser sous les semelles de la mer. Faute de solution durable pour protéger ces habitations des montées d’eaux, sept maisons de la zone daignent être rachetées et détruites, suivies de la reconstruction de nouvelles constructions. Pour les habitants de cette commune située sur la côte, c’est un vrai choc émotionnel.
Pour Fanch Renévot, un couvreur de 60 ans, qui a acheté son pavillon blanc en 2015, l’idée de quitter son havre tranquille estacceptable. «On n’a pas vraiment le choix, la mer prend le dessus» dit-il, abandonnant à son camion les meubles de son pavillon. Il n’est pas le seul à exprimer cette angoisse. Plus de 100 000 euros par an sont dépensés par la collectivité pour renforcer la dune, mais les habitations sont placées au pied de la pente et la mer continue de monter. Les pieux et les digues n’ont pas pu arrêter l’avancée de la mer.
Le président de la Communauté de communes du Pays Bigouden Sud, Stéphane Le Doaré, est pessimiste. «Tous les systèmes d’endiguement mis en place ces 15-20 dernières années, comme la digue, l’enrochement, des pieux, ne sont pas efficaces» dit-il. Les habitants ne peuvent pas vivre en sécurité dans ces conditions et il est improbable que la situation change. Il estime que la mer continuera à empiéter sur le hameau.
La coopération de communes a décidé de racheter sept maisons, puis quinze à long terme, pour les détruire et les remplacer par de nouvelles constructions. Le rachat des deux premières maisons a été achevé début décembre en conseil communautaire. Les habitants devront quitter les bords de mer pour des zones sécurisées, ce qui leur causera un traumatisme psychologique. Pour Fanch Renévot, l’acceptation est progressive, car il n’y a pas de foyer qui puisse résister à la mer.
Les habitants les plus âgés sont les plus attachés à leurs demeures, comme Denise, octogénaire, qui n’admet pas l’idée de quitter son quartier. «Je partirai avec la mer» clame-t-elle. Elle n’imagine pas déménager, même si la mer montre signe de s’éloigner. Les aides de l’État du fonds Barnier ont permis à la coopération de proposer des conditions de rachat avantageuses, au prix du marché, considéré correct par Fanch Renévot. Cependant, le point financier ne convainc pas les habitants les plus attachés à leur résidence. «Je comprends le traumatisme psychologique pour certaines familles qui habitent là depuis les années 70 et y ont élevé leurs enfants», compatit Stéphane Le Doaré. «Ils vont finir par l’entendre, c’est juste le temps de l’acceptabilité» veut-il croire.
La fin des temps des règles données est proche pour les habitants de Treffiagat. La mer est en train de prendre le dessus et il est temps de l’accepter.