La querelle est lancée dans le camp conservateur américain. L’homme d’affaires multimilliardaire Elon Musk, soutenu par Donald Trump, a déclaré être favorable au maintien d’une catégorie spécifique de visas américains destinés à la main-d’œuvre qualifiée. Les réactions ne se sont pas faites attendre et certaines figures conservatrices ont fustigé sa prise de position, considérant que c’est une trahison des valeurs de l’«Amérique First ».
Selon un rapport de la National Foundation for American Policy, le visa H-1B est une catégorie de visa de travail qui permet aux entreprises américaines d’employer des étrangers à des postes spécifiques requérant des compétences précises. Il s’agit d’un système qui a connu un réel succès avec plus de 30 000 employeurs ayant vu au moins une demande de visa H-1B pour leurs employés approuvée au cours de l’année fiscale 2024.
Mais la décision d’Elon Musk a suscité une fureur sans précédent au sein de la base des soutiens de Trump, avec l’ancien conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche, Steve Bannon, qui a même accusé le milliardaire de faire de l’escroquerie pour prendre les emplois des citoyens américains.
Il semblerait que la révolution conservatrice aux États-Unis commence à laisser place à des divisions inattendues. Alors que Laura Loomer, une influenceuse de droite radicale, avait déjà fustigé la nomination de Sriram Krishnan, entrepreneur indien-américain, comme conseiller pour l’intelligence artificielle au bureau de la Maison Blanche pour la science et la technologie, Elon Musk a pourtant défendu le recours à des travailleurs étrangers, estimant qu’il est essentiel pour que l’Amérique continue de gagner.
Mais Donald Trump, ancien président, a finalement semblé se rallier au parti d’Elon Musk, déclarant dans une interview au New York Post qu’il avait «toujours aimé les visas» et qu’il avait nombre d’employés titulaires du H1B dans ses «propriétés».
Il est certain que la politique américaine de l’immigration continue de faire couler beaucoup d’encre, et que la prise de position d’Elon Musk mettra à rude épreuve les alliances conservatrices américaines. En effet, alors que Steve Bannon et d’autres figures du parti républicain ont toujours été opposés au recrutement d’employés étrangers, Elon Musk semble être prêt à aller au-devant d’un durcissement des conditions d’obtention du document.
L’affaire rappelle également l’époque où Donald Trump, alors au pouvoir, avait proposé des politiques visant à restreindre les visas H-1B. Mais avec les récents commentaires d’Elon Musk et du président élu, il est possible que la situation va bientôt changer.
Au centre de l’affaire, il y a Tesla, la société d’automobiles dont Elon Musk est le patron, qui a obtenu 742 visas H-1B pour l’année 2024. C’est pourquoi il est logique de penser que l’avenir de ce document va bientôt dépendre des alliances politiques et des rapports de force au sein de la base républicaine.