La Loi de finances 2025 : une nouvelle page pour l’économie algérienne
Samedi 1er janvier 2022, le gouvernement algérien a mis en vigueur la Loi de finances 2025, un texte qui ambitionne de réformer l’économie et de renforcer la transparence financière du pays. Ce texte, publié au Journal officiel le 29 décembre 2021, instaure des mesures novatrices pour moderniser l’économie et lutter contre l’économie informelle.
Lutter contre l’économie informelle et promouvoir la traçabilité des transactions
L’une des réformes les plus importantes concerne l’interdiction des paiements en espèces pour certaines transactions. Ainsi, les opérations immobilières, les ventes de véhicules par des concessionnaires, l’achat de yachts et les contrats d’assurance obligatoires devront désormais être réglés par des moyens électroniques ou bancaires. Cette mesure vise à lutter contre l’économie informelle et à promouvoir la traçabilité des transactions.
Les entreprises adaptent aux nouvelles règles fiscales
Les entreprises opérant en Algérie devront également s’adapter à de nouvelles règles fiscales. La Loi de finances 2025 modifie le Code des impôts en permettant la déduction de la TVA pour les opérations de dons, une nouveauté destinée à encourager les contributions philanthropiques. De plus, les dépenses en recherche et développement bénéficieront d’une déduction fiscale de 30 %, calculée désormais à partir du résultat comptable.
Les startups et secteurs stratégiques ciblés
La taxe sur la publicité a été doublée, passant de 1 % à 2 %, dans un contexte de crise affectant le secteur médiatique. Le produit de cette taxe sera réparti entre le budget de l’État (50 %), le Fonds national pour le développement de la technique et de l’industrie cinématographiques (25 %) et le Fonds d’aide à la presse (25 %).
La taxe de solidarité connaît également une hausse, atteignant 3 %. Appliquée aux importations de marchandises, cette augmentation vise à renforcer les recettes publiques dans un contexte de relance économique.
Les secteurs ciblés
Certains secteurs sont particulièrement visés par ces mesures. Les promoteurs immobiliers devront calculer la TVA sur les ventes d’immeubles au moment de l’encaissement du prix, et non plus lors de la livraison. Les coopératives de pêche et d’aquaculture bénéficieront d’une exonération d’impôt sur les bénéfices sans nécessiter d’autorisation ministérielle.
Le secteur du tabac touché
Le secteur du tabac est également touché par la hausse, avec des taux supplémentaires allant jusqu’à 31 %, selon le type de produit. De plus, la distribution de tabac nécessitera désormais une autorisation fiscale spécifique.
Les startups et innovation
Les startups sont parmi les grandes bénéficiaires de cette loi. Les entreprises labellisées "startup" et "incubateur" profiteront d’une exonération de droits de mutation et de droits d’enregistrement pour les projets innovants. Cette mesure vise à encourager l’innovation et la création d’entreprises technologiques.
La production d’engrais, un secteur stratégique
Enfin, la production d’engrais, un secteur stratégique, bénéficiera d’un cadre fiscal favorable. De plus, les exportations de pièces d’électroménager réalisées gratuitement dans le cadre de garanties ne nécessiteront plus de formalités bancaires, facilitant ainsi les opérations commerciales.
La Loi de finances 2025 reflète ainsi une volonté claire de modernisation et de diversification de l’économie algérienne, tout en renforçant les contrôles fiscaux et la transparence des transactions. Cependant, il est également important de surveiller les ajustements nécessaires pour assurer un bon fonctionnement de l’économie et éviter les erreurs de gestion.