La crise du logement : les propriétaires de logements classés G sont laissés au bord du precipice
Au lendemain du 1er janvier 2025, l’interdiction de mise en location des logements classés G, très énergivores, a plongé les propriétaires dans une situation kafkaïenne. Sans solution visible, ils se retrouvent piégés entre la perte de leur revenu, la nécessité de vendre à tout prix et la probabilité de travaux coûteux pour améliorer l’isolation thermique de leurs biens. « On est en train d’accélérer l’attrition du parc locatif au moment où on a le plus besoin d’une offre locative », regrette Loïc Cantin, président de la Fnaim.
Alors que l’interdiction de location prend effet, les propriétaires de ces logements ont été pris en étau par la précipitation des choix à prendre. Certains se sont résolus à vendre à tout prix, souvent à des investisseurs sans scrupule, tandis que d’autres ont décidé de lancer les travaux d’isolation ou de les évaluer sérieusement. Cependant, beaucoup sont toujours dans l’incertitude, ne sachant pas quel chemin emprunter.
Une situation qui touche particulièrement les propriétaires âgés, un quart d’entre eux aurait plus de 80 ans, selon les données du ministère du Logement. Leur situation économique est already fragile, et l’interdiction de location les conduit à une impasse. Ils doivent choisir entre la perte de leur revenu et le coût de travaux complexes pour améliorer l’isolation de leurs biens.
Sylvie, 62 ans, propriétaire d’un petit appartement à Paris, s’est résolue à vendre. « J’ai passé des années à payer mes créances, je ne peux plus supporter la pression. J’ai déjà vu les prix baissés autour de moi, je ne suis pas sûr que je pourrais récupérer une somme adéquate. Mais je préfère ne pas prendre le risque », explique-t-elle avec une certaine amertume.
Alban, 40 ans, a choisi d’envisager les travaux d’isolation. « J’ai cru que les pouvoirs publics feraient machine arrière, que cela ne s’appliquerait pas réellement. Mais maintenant, je suis bloqué. Les coûts sont énormes, je ne sais pas si je vais pouvoir les couvrir. Et si je les fais, je ne suis pas sûr que les lois changent », exprime-t-il avec une incertitude visible.
Élisabeth, 55 ans, propriétaire d’un maison à la campagne, préfère opter pour une solution plus risquée. « J’ai décidé de relouer sous le manteau, en me cachant pour éviter la contrôle des autorités. Je sais que c’est illégal, mais je n’ai pas de choix. Mon revenu a baissé, et je ne peux plus payer mes charges », admet-elle, avec une mine sombre.
La situation des propriétaires de logements classés G est donc une crise en cours, où les choix à prendre sont des choix de la vie. Même si quelques-uns préfèrent vendre, d’autres décident de lancer les travaux, d’autres encore choisiront de le faire sous le manteau, la situation est loin d’être résolue. L’interdiction de location est loin de répondre au problème de la pénurie de logements, au contraire, elle accélère l’attrition du parc locatif. Les autorités doivent rapidement trouver une solution pour aider les propriétaires de ces biens immobiliers, sinistrés par la nouvelle loi.