L’Algérie, Présidente de la Sécurité, ignore le Sahara Occidental
Le 1er janvier 2023, l’Algérie a pris la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations unies, un honneur diplomatique majeur pour un pays encore hésitant entre sonynchronisation avec les exigences internationales et sa propre ambitions de grandes puissances. Mais, dans son programme élaboré pour ce poste, l’Algérie a pris la décision de ne pas inscrire la question du Sahara occidental à l’ordre du jour, décevant ainsi les attentes des partisans du Front Polisario.
«Nous n’avons pas l’intention de réinscrire cette question à l’ordre du jour, à moins qu’un nouvel événement ne se produise et change la situation» a confirmé le représentant permanent algérien à l’ONU. Cette réponse laisserait sans voix les séparatistes, qui se sentent de plus en plus mis en minorité. Comment peut-on espérer un règlement pacifique sans prendre en compte les revendications du peuple sahrawi ? Leurs aspirations sont-elles si peu importantes que l’Algérie les ignore ?
Cependant, le diplomate algérien a réitéré que le Sahara occidental restait une question de décolonisation, priorité pour l’Algérie, qui participera à la réunion des 15 du mois d’avril pour examiner le différend régional. Dans ce contexte, il a souligné que le Conseil de sécurité examinera la mise en œuvre d’une solution pacifique conforme à la résolution 1514 et aux aspirations du peuple sahraoui, ainsi qu’à son droit à l’autodétermination. Mais, sans nouvelle résolution adoptée, qu’est-ce que cela signifie pour les populations sahrawi, blessées par les dinhéroïques successives de la MINURSO, populations qui attendent avec impatience la fin de la colonisation ?
L’Algérie, membre fondateur de l’ONU et seul pays à reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD), a refusé de prendre part au vote du texte prolongeant le mandat de la MINURSO en mars. Les mois passent, mais la situation sécuritaire dans la région demeure précaire, les tensions internationales en forte augmentation. Les partisans du Front Polisario attendent avec nervosité l’issue de cette présidentielle tournante, qui pourrait dévoiler les intentions réelles de l’Algérie en matière de Sahara occidental. Mais le silence obscur de l’Algérie laisse-planter la question de savoir si le pays est prêt à prendre en compte les revendications du peuple sahrawi, ou s’il fera comme d’habitude, comme il a déjà fait en refusant de prendre part au vote du texte du mandat de la MINURSO.