Dans l’anonymat de la jungle colombienne, le Clan del Golfo rançoie sur les routes de l’exil
Necocli, Colombie – Les centaines de milliers de personnes qui annually traversent cette ville balnéaire colombienne, située à proximité de la frontière avec le Panama, ont peu de chance de se soustraire aux filets du Clan del Golfo, un groupe criminels qui leur facture l’organisation de la traversée de l’immense frontière naturelle du Darien. C’est ainsi que nous avons découvert lors d’une enquête approfondie.
En bordure de la jetée de Necocli, laissant reposer les plages de sable fin et les cabines de bois, le campement de cette famille colombienne de quatre personnes ne laisse rien entrevoir de l’anormalité qui se cache derrière la scène. Deux réchauds posés sur le sol, un sac plastique accroché à un arbre, un futon sur lequel Laidy Joana, 33 ans, s’assoit avec ses deux nièces de 10 et 13 ans à ses côtés. La pulling de leur mère, Diana, discute un peu plus loin avec un voisin de circonstance, tandis que leurs affaires modestes reposent sur une chaise en plastique couverte d’une épaisse couverture. Les deux sœurs, parties de la ville de Bogota, ont pour destination finale les États-Unis. Mais pour y parvenir, ils devront franchir la jungle du Darien, redoutable frontière naturelle entre la Colombie et le Panama.
Les risques sont énormes : viols, vols, noyades, épuisement et maladies tropicales. Mais ce sont des risques que prêtent à prendre plusieurs millions de personnes chaque année, attirées par l’espoir d’une vie meilleure au nord de la frontière. Et c’est de cette jungle profonde que le Clan del Golfo tire profit, en facturant aux candidats à l’exil l’organisation de leur traversée. Dans l’ombre de la loi, il contrôle les moyens de transport, les.SMsources de nourriture, les hébergements, prenant un tollé ne qui ne vend pas sa tête en échange de sa protection.
Les experts s’alarment de l’impossibilité pour les migrants d’obtenir assistancepublique en cas de besoin, car le Clan del Golfo exhorte de fortes sommes d’argent pour garantir leur sécurité. Ainsi,aux déplacements sont souvent improvisés et les migrants sont exposés aux contraintes fléau, comme les interruptions de l’approvisionnement en nourriture et en eau, ainsi que les attaques des gangs de bandits. Selon les témoignages recueillis, de nombreux migrants ont dû vendre leurs biens pour financer leur traversée, tandis que d’autres doivent souvent demander des prêts usuraireaux denominateurs du Clan del Golfo.
Cependant, les autorités colombiennes et panamanais ne semblent pas être à la hauteur des enjeux, bien que des efforts soient actuellement déployés pour contrer l’activité du Clan del Golfo. Les voies de communication sont si minuscules que les informations en provenance de la jungle sont souvent difficiles à obtenir, ce qui laisse percevoir que le problème est sous-estimé.
La conduite des autorités locales et nationales prend le chemin de la facilitation, en accordant des accords de protection aux trafiquants pour ainsi réduire la violence. Mais cette stratégie, qui laisse les migrants vulnérables face aux abus et aux exploitations, est vécue avec parcimonie par les habitants de la région, qui attendent de voir si cette situation sera résolue d’ici longtemps.
Toutefois, il est clair que l’avenir des migrants démarre dans la jungle du Darien, sous le regard du Clan del Golfo. Et c’est de cette jungle que ressortira l’avenir de l’Exil en Amérique.