Interviú exclusive : Amélie de Montchalin appelle à la bonne volonté politique pour adopter le budget 2025
Dans un entretien accordé au Parisien, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, appelle aux différentes forces politiques à faire preuve de bonne volonté pour adopter le futur budget. Sa stratégie ? Conserver des éléments clés du projet Barnier tout en revenant à une tinté de fiscalité qui profite aux Français. Et si la France se dotait d’un budget 2025 avant le mois de mars ? C’est l’ambition de la ministre des Comptes publics, qui promet un budget « différent de celui qui a été rejeté par l’Assemblée nationale », notamment car « une dizaine de milliards d’euros d’économies » en seront retranchés. La ministre ose même formuler une ambition : un « déficit à la fin de l’année 2025 qui n’excède pas significativement les 5% et 3% en 2029.
Avec en ligne de mire la nécessité de ne pas prolonger indéfiniment la loi spéciale qui bloque certains recrutements et empêche l’ouverture de places en Ehpad, le gouvernement ne repartira pas de zéro. « La France est le pays qui en prélève le plus en Europe », a rappelé Amélie de Montchalin, soulignant qu’il ne sera pas question de nouveaux impôts ni de hausses qui pénalisent le « pouvoir d’achat » des ménages. La ministre est cependant résolue à lutter « activement contre les systèmes de suroptimisation fiscale et de fraude », soulignant que « il faut amender la législation car elle est parfois abusivement contournée par certains contribuables ».
Pour Y être adopté, le budget 2025 devra une base de consensus politique que la ministre est prête à atteindre. « Soyons clairs », a-t-elle rappelé dans l’entretien : « ce budget ne sera ni celui de la droite, ni celui de la gauche, ni celui du centre. Ce ne sera pas le budget idéal d’un parti, mais celui du pays ». Pour atteindre cet objectif, Amélie de Montchalin est prête à conserve des éléments clés du projet Barnier, tels que la taxe sur les rachats d’action, celle sur les billets d’avion, ainsi que la contribution supplémentaire sur les grandes entreprises. Mais, mettant en garde contre les tentations de la corruption fiscale, la ministre indique que ces mesures ne seront pas sans exceptions : « Il n’y aura pas de contribution supplémentaire pour les PME et les TPE », a-t-elle précisé.
Ainsi, en résumé, la stratégie d’Amélie de Montchalin pour adopter le budget 2025 est simple : parler avec l’opinion publique, partager les attentes de la population et présenter un budget qui soit réeliste et efficace. « La France est un pays qui a besoin de stabilité, de prévisibilité et de robustesse budgétaire », a-elle affirmé. Mais la ministre des Comptes publics n’a pas oublié que la France est aussi un pays de liberté, de démocratie et de responsabilité. C’est pourquoi elle appelle les forces politiques à une réflexion sereine pour adopter un budget qui soit au service de tous les citoyens.