UN TÉMYX ÉTONNANT DANS UNE BOUTIQUE DE SECONDE MAIN !
Châtellerault, le 15 septembre 2024. Un événement historique s’est joué dans la ville de Châtellerault, en Poitou-Charentes. Un collectionneur en antiquités, Jean-François Marchais, a découvert, par hasard, dans la boutique Emmaüs de Châtellerault, un meuble qui a été fabriqué en 1821 pour le baptême du duc de Bordeaux, Henri d’Artois, et qui appartenait au Garde-meuble de la couronne. C’est un témoignage de l’histoire de France, aux accents de Louis XVI, transporté dans l’ère contemporaine.
Selon Jean-François Marchais, il a acheté ce meuble, au prix de 30 euros, juste avant de réaliser l’importance de sa découverte. La table, haute sur pied, ovale, portait des inscriptions et des symboles, parfois rayés, qui ont attiré l’attention du collectionneur. "C’est en rentrant chez moi et en la retournant que j’ai vu de nombreuses inscriptions, avec une calligraphie qui m’a interpellé", confie-t-il.
Les inscriptions, caractérisées par une calligraphie soignée, révèlent que l’artiste a travaillé pour l’administration des menus plaisirs du roi et que le meuble a été destiné au Garde-meuble de la couronne. "J’ai bien vu que c’était un meuble du Mobilier national", ajoute-t-il.
Ce meuble unique, introuvable depuis le milieu du XXe siècle, a été fabriqué pour le baptême du duc de Bordeaux en 1821. Il est initialement intégré au inventaire du Mobilier national, avant d’être déposé à l’École nationale des langues orientales en 1925. Il a disparu des radars du Mobilier national quelque part entre 1925 et 1950.
La restitution du meuble à son propriétaire légitime, l’État français, est considérée comme historiquement importante. Le Mobilier national a déjà demandé à Jean-François Marchais de le restituer, et le collectionneur accepte de consacrer son trésor à son nouvel propriétaire. "C’est un peu pincé au cœur, mais je suis content de rendre à l’État quelque chose qui lui a été volé", confie-t-il.
En conséquence, les compagnons de l’Emmaüs de Châtellerault doivent maintenant être redoublé de vigilance. Lorsqu’ils reçoivent d’autres meubles, ils examinent soigneusement les inscriptions et les symboles, en veillant à ne pas répéter l’erreur du passé. Qui sait, peut-être que d’autres trésors du Mobilier national refleuriront à la suite de ces examens ?
Les responsables de l’Emmaüs de Châtellerault se souviennent bien de cette table et du fait de l’avoir vendue 30 euros. "Les compagnons sont un peu vexés de ne pas avoir réalisé sa valeur, mais en même temps, ils sont très fiers d’avoir eu entre leurs mains une table aussi belle", résume Isabelle Billard, responsable de la boutique.