La mort de Jean-Marie Le Pen : un symbole de la derive politique en France et en Europe
Paris-Le Cercle, 9 mars 2023 – La mort de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Rassemblement national, a causé un jarring dans le monde politique français et européen. Le palmarès de l’infatigable militant nationaliste et xénophobe, qui a traversé la vie politique française du XXe siècle jusqu’à sa qualification au second tour de l’élection présidentielle en 2002, n’est pas resté inaperçu à l’étranger.
La presse étrangère a largement commenté la disparition du personnage controversé, qui a laissé un héritage politique majeur dans l’histoire de la France et de l’Europe. Les titres allemands, américains, britanniques et suisses ont tous consacré des articles détaillés etoviants à la vie et aux faits d’armes de Jean-Marie Le Pen, qu’il a partagées avec sa fille Marine, actuelle cheffe du Rassemblement national.
"Un monstre politique disparaît"
La Libre Belgique a titré : "Un monstre politique disparaît" pour évoquer la fin de l’une des figures les plus controversées de la vie politique française du XXe siècle. D’autres titres ont répété ce constat : "Le Pen, un rhétoricien diaboliquement doué" ou encore "Un paria de la politique" pour décrire l’homme qui a laissé son empreinte sur la scène politique française et européenne.
"La dérive politique vers la droite"
Les New York Times a quant à lui évoqué la manière dont le fondé du Rassemblement national a symbolisé "la dérive politique vers la droite" en France et en Europe pendant les périodes de crise économique, de hausse de l’inflation, de la criminalité et du chômage. "Il aQualifier l’Amérique de "nation métisse", a rejeté les chambres à gaz d’Hitler comme "un détail" de l’histoire et a déclaré que l’occupation nazie de la France pendant la guerre n’avait pas été "particulièrement inhumaine"."
"La rhétorique extrême"
Le Washington Post a également souligné la "rhétorique extrême" de Jean-Marie Le Pen, qui a refusé de se contrôler et de se cacher derrière les décorations des élections. "Il a laissé un héritage politique majeur d’une brûlante actualité", a-t-il estimé. "Jean-Marie Le Pen était un personnage proche de Trump bien avant lui", ajoute-t-on, "et s’il était né trente ans plus tard, son personnage décomplexé et plus grand que nature aurait pu être étonnamment adapté aux goûts politiques criards de l’ère des réseaux sociaux".
"Un faux-fort"
Die Welt, titre allemand, a décrit Jean-Marie Le Pen comme "un tribun du peuple, un bon vivant, un rhétoricien diaboliquement doué, un provocateur lascif et un raciste impénitent qui pouvait aussi être un hôte sympathique et un conteur charmant". "Il a laissé son empreinte sur la politique française, et il a pu handicaper son camp avec ses déclarations d’un autre temps", ajoute-t-on.
"La fascination"
The Times britannique a quant à lui évoqué la "fascination" qu’a exercée le personnage sur des millions de Français et de Françaises, même ceux qui détestent ses opinions. "Il aimait la musique martiale et les grands rassemblements où il pouvait manipuler les foules par son éloquence", écrit-on, citant directement le personnage : "J’ai le courage de briser les tabous, de dire tout haut ce que les autres pensent en secret".
"La fin d’un repoussoir"
En Suisse, Le Temps évoque l’«embarras» des journalistes français, "car il est mal vu de dire du mal des morts". "La droitisation de certains titres français permettra peut-être des éloges encore impossibles il y a quelques années", ajoute le correspondant du journal genevois à Paris. "L’itinéraire de ce personnage controversé qui a permis à l’extrême droite française de sortir de la marginalité dans laquelle elle était depuis 1945".
En conclusion, la mort de Jean-Marie Le Pen symbolise à la fois la dérive politique vers la droite en France et en Europe, mais également la complexité et la contrarience de ce personnage qui a connu une carrière extraordinaire et controversée.