L’Algérie à la Croisée des Chemins Énergétiques
Dans quelques mois, l’Algérie franchira une étape importante dans son développement énergétique. Trois projets d’envergure, d’une ampleur exceptionnelle, vont transformer le pays en un acteur majeur du système énergétique international. Le bassin de Berkine, situé dans le sud-est du pays, est au cœur de cette dynamique, avec une coopération stratégique entre Sonatrach et Gazprom. Ce partenariat prévoit le forage de 24 nouveaux puits et la construction d’installations supplémentaires pour le traitement du gaz.
Ce projet va débloquer plus d’un milliard de barils d’équivalent pétrole en réserves exploitables, représentant une augmentation significative des capacités d’extraction, avec une prévision d’amélioration du taux de récupération des gisements d’environ 55%. Le coût estimé de cet investissement s’élève à 4 milliards de dollars américains.
Mais l’Algérie n’arrête pas là. Elle poursuit sa stratégie de diversification des sources d’énergie avec un partenariat avec Eni pour la région de Zemmoura El-Arabi, où un puits prometteur a été foré en 2022, contenant 140 millions de barils de pétrole brut.
Le secteur de l’électricité ne sera pas en reste en 2025. Deux centrales de grande capacité seront inaugurées pour renforcer l’approvisionnement national. La première, située à Biskra, utilise des turbines à gaz, tandis que la seconde, à Bellara dans la wilaya de Jijel, est une centrale thermique à vapeur. Ces deux infrastructures devraient ajouter 2680 mégawatts à la capacité nationale de production électrique, portant le total à environ 28 000 mégawatts.
Mais le projet le plus ambitieux est sans doute le câble électrique sous-marin qui reliera l’Algérie à l’Italie. Annoncé par le président Abdelmadjid Tebboune, ce projet s’inscrit dans une volonté stratégique de diversifier les exportations énergétiques et de répondre à la demande européenne, exacerbée par la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine. Le câble permettra de transporter initialement jusqu’à 2000 mégawatts d’électricité. L’Union européenne devrait jouer un rôle clé dans le financement de ce projet, vu sa priorité d’accéder à des sources d’énergie alternatives après la réduction de ses importations depuis la Russie.
Ces trois projets montrent clairement l’ambition de l’Algérie d’accélérer sa transition énergétique tout en se positionnant comme un partenaire incontournable pour les grandes puissances. Grâce à des investissements massifs et des partenariats stratégiques, le pays pourrait non seulement répondre aux besoins internes, mais également conquérir de nouveaux marchés à l’international. Avec une mise en œuvre réussie, ces initiatives pourraient marquer le début d’une nouvelle ère pour le secteur énergétique algérien, renforçant son rôle économique et politique sur la scène mondiale.