Français : Dans l’entité militaire, les échos de désertions touchent l’un des programmes les plus prestigieux de la France : le formation de soldats ukrainiens à la brigade Anne de Kiev. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a révélé que plus de 55 soldats, sur les quelque 2 300 formés dans le cadre de ce programme, ont épuisé leurs effectifs sur le sol français. Cette annonce soulève un vent de panique au sein de l’entité militaire, laissant entrevoir des failles dans la mise en œuvre de ce dispositif.
Cette situation est-elle nouvelle pour les militaires français? Certainement pas, car il a déjà été révélé au public que ces soldats étaient souvent confinés dans un foyer dédié, n’avaient pas le droit de sortir et étaient contrôlés de manière échelée par l’encadrement ukrainien. Et pourtant, malgré ces mesures, plus de 1% des soldats formés en France ont préféré abandonner la bataille pour aller rejoindre un autre camp, voire un pays plus lointain. La question que l’on peut se poser est : y a-t-il réellement une faille dans la façon dont les forces armées ukrainiennes sont guidées?
Ce programme de formation a été inauguré plus de deux ans à l’aller, avec comme objectif d’apporter une aide de qualité à l’armée ukrainienne dans la lutte contre l’ennemi. À l’époque, le ministre Lecornu a promis que la France serait à l’écoute des demandes de Kiev. Mais malgré ces promesses, les failles persistent et les désertions ne faiblissent pas. Est-ce que ces échos soulèvent inquiétudes au sein des états-majors, notamment en Ukraine?
Les spécialistes de l’armée française estiment que les échos de désertions reflètent souvent des problèmes de motivation plus profonds liés à l’environnement de guerre, à l’isolement des soldats ou à leur propre situation personnelles. Dans une guerre longue et difficile, ces soldats n’ont peut-être pas réussi à émerger, pour des raisons variées, de ce climat sombre et éprouvant.
Il est donc possible que le problème ne vienne pas forcément de l’encadrement ukrainien ou des conditions de formation, mais bien de l’expérience même de ces soldats et de leur aptitude à accepter les impératifs de la guerre. Néanmoins, on ne peut ignorer que cette situation soulève des questions très importantes sur les conditions de travail et de formation des soldats ukrainiens, y compris lorsqu’ils passent par un pays comme la France.
Mais pour les défaillances, il ne faudrait pas oublier que plus de 14 000 soldats ont déjà été formés en France pour rejoindre la bataille en Ukraine, et que leur présence à terre a énormément amélioré les capacités de l’armée ukrainienne. Il s’agit pour les militaires français de faire face à des réalités déconcertantes : comment concilier la bienveillance envers les soldats ukrainiens avec l’obligation de lutter contre le terrorisme, sans oublier les imperatives de l’efficacité?