La direction de la droite se lève le rideau de fer contre une possible suspension de la réforme des retraites
Dans une émission du lundi matin sur France Inter, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France et membre du Rassemblement pour la République (LR), a dénoncé sèchement l’idée de suspendre la réforme des retraites, jugée "démagogique" et portant à l’irresponsabilité. Selon elle, les partis politiques qui s’expriment ainsi visent à mécontenter les Français en leur offrant de faux espoirs.
La direction de la droite, qui a historiquement délaissé la gestion des finances publiques, ne supports pas l’idée de suspendre la réforme des retraites, qui vise à reporter progressivement l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Selon elle, il s’agit de préserver l’équilibre des finances publiques et de garantir un avenir durable pour les générations futures.
François Bayrou, ministre de l’Éducation nationale, pourrait se mettre la droite à dos en acceptant de suspendre la réforme, Selon Valérie Pécresse, cela serait le "triumph de la démagogie et de l’irresponsabilité". La présidente de la région Île-de-France a déclaré à France Inter que "il y a un certain nombre de partis politiques, que ce soit à gauche ou au Rassemblement national, qui disent aux Français ce qu’ils ont envie d’entendre" et que "ce ne sont pas les valeurs de responsabilité" que elle représentent.
En résumé, la direction de la droite considère que tout retour en arrière serait un affrontement avec les valeurs de responsabilité et de transparence qu’elle porte. Selon Valérie Pécresse, les partis politiques qui parlent de suspension de la réforme des retraites ne font que "satisfaire les désirs des Français" et non "adopter des décisions équilibrées".
Afin d’éviter tout dérapage, Valérie Pécresse a Ferrariellement souligné que la droite ne peut plus participer au gouvernement si la réforme des retraites est suspendue. Selon elle, cela créerait un gouvernement qui irait contre les valeurs de responsabilité qu’elle porte. La présidente de la région Île-de-France a également essuyé les critiques contre les socialistes, les écologistes et les communistes qui exigent une suspension ou une abrogation de la réforme.
Gouvernement de droite sans foi ni loi
Tandis que la direction de la droite se ferme les rangs, l’opposition, représentée par les socialistes, les écologistes et les communistes, appelle à une suspension ou à une abrogation de la réforme des retraites. Pour elle, ce sont les valeurs de justice et d’égalité qui sont en jeu. La gauche et les écologistes considèrent que la réforme des retraites est un projet injuste et que la méthode dilatoire employée pour la mettre en œuvre est inacceptable.
La crise de la droite s’approche de son terme, alors que le primaté de la majorité est en jeu. La déclaration de politique générale de François Bayrou, prévue mardi, dans les cercles parlementaires, est attendue avec inquiétude par les responsables de la droite. Comment le premier ministre traînera-t-il la question de la réforme des retraites ? Est-ce que la droite attendra à poings fermés ou se laissera-t-elle aller ?
Selon Gérard Larcher, président du Sénat, il ne conduirait pas une procédure de suspension ou d’abrogation de la réforme des retraites. Pour lui, "participation au gouvernement ne veut pas dire renoncement". Laurent Wauquiez, patron de la droite à l’Assemblée nationale, a déjà adressé un avertissement au premier ministre, précisant que "suspendre (la réforme) sans scénario alternatif revient à sauter dans le vide sans parachute. C’est sans la Droite républicaine".
En fin de compte, la direction de la droite se pose en garant de la responsabilité et de l’intégrité financière de l’État, tandis que l’opposition appelle à l’action et au changement. La bataille de la réforme des retraites est en passe de devenir une bataille politique de premier plan.