La crise diplomatique entre la France et l’Algérie s’est encore aggravée après les déclarations du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui a suggéré de supprimer l’accord franco-algérien de 2013 permettant la libre circulation des détenteurs de passeports diplomatiques algériens en France sans visa.
Cet accord, signé en 2013, autorise les diplomates algériens à voyager en France sans avoir à demander un visa, ce qui permet de faciliter les échanges entre les deux pays. Cependant, Darmanin a estimé que cette facilité était abusive et qu’il fallait la supprimer pour exercer une pression sur l’Algérie.
« Il est plus efficace de cibler les dirigeants et les responsables algériens, il faut supprimer cette facilité », a déclaré Darmanin lors d’une interview sur LCI. Il a ajouté que cette mesure ne toucherait pas les Français d’origine algérienne et les Pieds-Noirs.
Ces propos ont été accueillis avec indignation par les autorités algériennes, qui ont dénoncé une nouvelle tentative de pression de la part de la France. Le ministre algérien des Affaires étrangères, a quant à lui, réfuté les accusations françaises d’« escalade et d’humiliation », affirmant que l’Algérie n’avait pas fait preuve de brutalité envers les ressortissants français.
La crise diplomatique entre les deux pays s’est déjà aggravée depuis que la France a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ce qui a entraîné une vive réaction de l’Algérie. L’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal, qui a été accusé de « blasphème », a également contribué à détériorer les relations entre les deux pays.
La polémique a également concerné l’affaire de l’influenceur algérien Doualemn, qui a été expulsé de France après avoir publié une vidéo qui a été jugée offenseuse par les autorités. Les autorités algériennes ont dénoncé une expulsion abusive et non justifiée d’un ressortissant algérien en situation régulière sur le territoire français.
Dans ce contexte, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a estimé que toucher les dirigeants algériens était plus efficace que de cibler les simples citoyens. « Toucher les dirigeants ou la plupart des dirigeants algériens qui ont la position de décision d’humiliation, ça me paraît plus intelligent, plus efficace et ça peut se faire très rapidement », a-t-il déclaré.
Ces propos ont été accueillis avec scepticisme par les analystes, qui estiment que la France prend un risque en menaçant de supprimer l’accord franco-algérien de 2013. Selon eux, cette mesure pourrait entraîner une réponse d’Algérie qui pourrait aller jusqu’à annuler les accords de coopération entre les deux pays.
La crise diplomatique entre la France et l’Algérie a également été mise en avant par Gabriel Attal, qui a suggéré de rompre l’accord de 1968 qui confère un statut particulier aux Algériens en matière d’immigration et de séjour en France. Cette proposition a été accueillie avec indignation par les communautés algériennes en France, qui ont estimé que cela pourrait entraîner des conséquences graves pour les ressortissants algériens vivant en France.
En résumé, la crise diplomatique entre la France et l’Algérie continue de s’aggraver, avec des propos qui menacent de supprimer l’accord franco-algérien de 2013 et des accusations mutuelles d’« escalade et d’humiliation ». Il est à espérer que les deux parties pourront trouver un moyen de résoudre cette crise et de restaurer les relations diplomatiques entre les deux pays.