Les entreprises européennes font le plein, mais le dividende attire l’attention des députés
Dans l’arène financière, le dividende est souvent considéré comme un instrument controversé. Au fil des ans, les débats ont animé les réunions des assemblées générales, avec des polémiques sur le partage équitable de la valeur ajoutée. Cependant, cette année, l’analyse de la société de gestion Allianz Global Investors pourrait renouveler ces discussions précoce.
Selon une étude récente publiée par Allianz GI, les entreprises européennes pourraient verser des dividendes à un niveau historique en 2025. Or, dans un contexte économique complexe où les finances publiques sont débordées et où la tension politique est à son maximum dans plusieurs grands pays, ces chiffres attirent l’attention des responsables politiques.
Les critiques traditionnelles du dividende invoquent l’argument que ce système de répartition des dividendes bénéficiaires privilégie les actionnaires au détriment des salariés et des investissements à long terme. En récompensant leurs actionnaires, les entreprises européennes seraient en réalité en train de sacrifices les intérêts de leurs employés et de leurs communautés pour satisfaire aux attentes de leurs propriétaires.
Cependant, les entreprises européennes se défendent en affirmant que les dividendes sont une forme de reconnaissance du travail et des efforts des salariés, ainsi qu’un moyen de stimuler l’économie. Les entreprises considèrent également que les dividendes permettent de maintenir une stratégie de développement durable, en leur offrant les ressources nécessaires pour investir dans de nouvelles technologies, nouveaux produits et nouvelles régions.
Les partisans du dividende soulignent également que cela permet aux actionnaires de se réapproprier une partie des profits générés par l’entreprise, ce qui renforce leur engagement et leur motivation pour aider à la croissance de l’entreprise. Cela permet également aux entreprises de se détacher de la pression exercée par les banques et les investisseurs pour rapporter des profits, ce qui les libère pour se concentrer sur la stratégie de long terme.
Cependant, il est également possible de soutenir que les dividendes sont souvent distribués de manière injuste, notamment en faveur des actionnaires les plus aisés. Selon une étude récente publiée par l’OCDE, en 2020, les 10% les plus riches de la population mondiale ont contrôlé environ 82% des richesses, tandis que les 50% les plus pauvres n’en contrôlaient que 1%. Cela soulève des questions sur la nécessité de redistribuer les richesses et de favoriser l’égalité économique.
En France, l’Affaire du dividende est en cours. Le gouvernement socialiste, emmené par la Première ministre Élisabeth Borne, a introduit un projet de loi visant à lutter contre la fraude fiscale et à encourager l’investissement à long terme. Cela inclut des mesures pour réduire les avantages fiscaux accordés aux entreprises et à leurs actionnaires, ainsi qu’une réforme du système fiscal pour encourager les investissements à long terme.
En Allemagne, la tension politique est à son maximum avec la coalition noire-jaune qui règne en titre. Le chancelier Olaf Scholz a introduit un plan de réforme pour l’entreprise, visant à réduire les inégalités économiques et à promouvoir la justice sociale. Cela inclut des mesures pour réduire les dividendes distribués aux actionnaires les plus aisés et pour encourager les entreprises à investir dans l’innovation et le développement durable.
En conclusion, les entreprises européennes semblent faire le plein, mais le dividende attire l’attention des députés. Les débats sur la justice sociale et l’égalité économique sont toujours actuels, et il est à espérer que les politiques publiques s’attachent à ces enjeux pour promouvoir une économie plus équitable et plus durable.