Le gouvernement Bayrou échappe à la première motion de censure, grâce à la neutralité conjointe du PS et du RN
Jeudi soir, le gouvernement de François Bayrou a échappé à la première motion de censure, déposée par les Insoumis, les Écologistes et les communistes. Avec 131 voix, ce texte a largement échoué à renverser le gouvernement, loin de la majorité absolue requise (289). Cette victoire pour le premier ministre est due en grande partie à la neutralité conjointe du Parti socialiste (PS) et du Rassemblement national (RN), qui ont décidé de laisser sa chance au chef du gouvernement.
Le PS a choisi de ne pas pratiquer la politique du pire, selon Olivier Faure, le chef des socialistes, qui a expliqué que cela pourrait conduire à l’arrivée de l’extrême droite. Les socialistes ont ainsi décidé de ne pas voter cette motion, préférant ouvrir une concertation avec les partenaires sociaux pour étudier les pistes d’amélioration de la dernière réforme des retraites.
La décision du PS a été saluée par les macronistes et les centristes, qui ont également voté en faveur du gouvernement. François Bayrou a quant à lui promis de revaloriser toutes les pensions de retraite, d’annuler les mesures de déremboursement de certaines dépenses de santé, d’abandonner la hausse de la taxe sur l’électricité, et de mettre en place une surtaxe provisoire sur l’imposition des grandes sociétés.
Cependant, la gauche a été divisée sur cette question. Les Insoumis, les Écologistes et les communistes ont voté contre le gouvernement, tandis que les socialistes ont décidé de ne pas voter. Le chef de file Insoumis, Manuel Bompard, a critiqué le gouvernement, considérant que son mandat est marqué par le sceau du chantage.
Malgré cette victoire, le gouvernement Bayrou est loin d’être en sécurité. La bataille qui s’annonce ces prochaines semaines sera périlleuse pour l’exécutif au Palais Bourbon. Le premier ministre devra affronter les débats budgétaires, qui seront sans doute difficiles. Mais pour l’heure, il obtient un peu d’oxygène, qui lui permet de souffler avant de s’attaquer à cette ascension autrement plus difficile.
Les réactions
Olivier Faure, chef des socialistes : "Nous avons choisi de ne pas pratiquer la politique du pire parce qu’elle peut conduire à la pire des politiques : l’arrivée de l’extrême droite. Nous sommes dans l’opposition et nous y resterons."
François Bayrou, premier ministre : "Je crois que cette situation est un atout. Au risque de vous surprendre, je crois que cette situation est un atout."
Manuel Bompard, chef de file Insoumis : "Votre mandat est marqué par le sceau du chantage. Les raisons de vous censurer aujourd’hui sont nombreuses mais certains s’apprêtent à vous sauver."
Sébastien Chenu, député RN : "Un mauvais sommeil dont on se réveille sans qu’il n’ait rien réparé. Votre moteur, c’est l’inertie. Mais c’est sur vos actes que nous vous censurerons."