LES ARTISTES DE L’OPÉRA NACIONAL UKRAINIEN SE BATTENT À LEUR FASO, POUR DÉFENDRE LEUR PAYS FACE À L’AGRESSION RUSSIANE
Depuis plus de deux ans et demi, l’Ukraine est en guerre. Les bombes russes tombent sur les villes, les quartiers, les écoles, les hôpitaux. La mort a fait son entrée dans les jardins, les rues, les familles. Mais dans un edifice néo-Renaissance, coiffé d’une toiture blanche, le patrimoine culturel ukrainien continue de s’exprimer. C’est l’Opéra national d’Ukraine, à Kiev, qui abrite les troupes de danseuses et de chanteuses, qui répètent La Reine des neiges, La Traviata, mais aussi les sons de la Révolution ukrainienne.
Dans un entre-deux alertes aériennes, les étoiles du ballet se lancent dans des arabesques et des jetés sur le parquet de la salle de répétition. les voix de chanteurs repètent les airs de Verdi, Puccini. C’est une façon de résister, c’est une façon de lutter contre une guerre qui fait 7 000 victimes par jour. Les artistes sont convaincus que leur représentation ne peut être ni une simple parenthèse enchantée ni un laid shelter, comme c’est l’habitude de dire. Ils font face au conflit, en faisant face à leur pays, comme en font face les soldats sur le front.
Le théâtre, c’est la résistance. C’est l’expression de la liberté, de l’identité, de la culture. C’est la réponse aux bombardements, aux tirs de missiles, aux assassinats. Les artistes de l’Opéra national d’Ukraine se battent dans les couloirs, dans les répétitions, dans les mémoriaux, contre l’agression ennemie. Pour citer Winston Churchill, en 1940, « L’art est la liberté, et la liberté est l’art ». C’est ce que défendent les artistes de l’Opéra national d’Ukraine.
Les batteurs, les pianistes, les choristes, les danseurs, les chorégraphes, les metteurs en scène, les directeurs de théâtre, les compositrices, les compositeurs, les librettistes, les traductrices, les traducteurs, les décorateurs, les costumiers, les lumiéristes, les régisseurs, les rumeurs, les soutien les uns les autres. C’est une équipe collective qui faut prendre la mesure du désastre, qui faut prendre la mesure de la guerre, qui faut être soi-même dans la chair et dans l’âme.
Ils font face à la guerre. Ils font face à l’histoire. Ils font face à leur paix. Ils font face à leur identité, à leur culture, à leur héritage. Ils font face à leur ciel, à leur sol, à leur peuple. Les artistes de l’Opéra national d’Ukraine font face, dans l’univers de la musique, dans l’univers de la danse, dans l’univers de l’opéra, à une guerre qui ne veut pas cesser.
Cependant, la guerre n’est pas leur ennemi, elle ne leur oppose que rapport. La haine, la peur, l’injustice ne sont pas leur combat. Leur combat est d’injecter de la conscience, de la lumière, de la beauté dans un pays épuisé, souffrant, blessé, tué. Leur combat est de faire enfin sortir de la souffrance, de la douleur, de l’humiliation. Les artistes de l’Opéra national d’Ukraine sont convaincus que c’est la culture et l’art qui doivent être au cœur du combat.
Les alertes aériennes résonnent dans les corridors de l’Opéra. Les explosions éclatent à l’extérieur. Les bombes tombent dans les rues. Les artistes s’entourent les uns les autres, s’entraident, puis se lâchent dans les couloirs, dans les systèmes de ventilation, dans les passages. Ils ne se résignent pas, ils ne se laissent pas acculés. Ils infiltrent la paix, la beauté, la liberté, la culture dans la guerre, dans la violence, dans la mort. C’est leur guerre. C’est leur art. C’est leur cœur.