La Révolution des Rails : Comment la SNCF doit se Confronter à la Concurrence et Mettre en Évidence ses Forces
Depuis quelques années, le paysage ferroviaire français est en train de changer à une vitesse incroyable. La libéralisation des marchés des trains à grande vitesse (TGV) et des trains régionaux (TER) a créé un équilibre nouveau, avec l’arrivée de nouveaux acteurs sur les platebandes traditionnelles de la SNCF. Mais malgré la pression de la concurrence, la grande dame ferroviaire française ne se laisse pas abattre et identifie des opportunités pour se développer.
La première preuve de cela est venue il y a quelques semaines, lorsque la région Paca a attribué à Transdev, la filiale de la Caisse des dépôts, la gestion d’une ligne de TER Marseille-Toulon-Nice, à partir du 29 juin. C’est une décennie de concession, qui marquera la première fois que la SNCF ne sera plus responsable de cette ligne. L’opération est le résultat d’un appel d’offres lancé par la région, qui vise à diversifier les offreurs de services ferroviaires et à améliorer la qualité du service pour les usagers.
Mais Transdev n’est pas le seul à vouloir s’écarter de la route empruntée par la SNCF. Trenitalia, la filiale italienne de la grande entreprise ferroviaire FS, a déjà des plans pour lancer des trains à grande vitesse Paris-Marseille. C’est un coup d’éclat qui montre que la concurrence est prête à se poursuivre, même sur les lignes les plus prestigieuses. Selon Arnaud Aymé, expert du transport au sein du cabinet de conseil Sia, la libéralisation des marchés ferroviaires est le résultat direct de la stratégie européenne de favoriser la concurrence. « Depuis fin 2020, le marché des TGV est ouvert. Celui des TER a été libéralisé à partir de 2021 », explique-t-il.
La SNCF est donc contrainte de réagir face à cette nouvelle donne. Selon les informations, l’ex-monopole ferroviaire français doit se préparer à une situation où 95% de ses lignes seront ouvertes à la concurrence d’ici 2030. C’est un challenge considérable, qui nécessitera des investissements importants pour moderniser ses infrastructures et améliorer la qualité de son service. Mais la SNCF n’est pas sans armes. Elle a déjà démontré sa capacité à s’adapter et à innover, en créant des filiales comme SNCF Réseau, qui gère les infrastructures ferroviaires, ou SNCF Logistics, qui développe des solutions de transport et de logistique.
En fin de compte, la libéralisation des marchés ferroviaires peut sembler être un phénomène à court terme, mais elle peut également être un facteur de développement à long terme pour la SNCF. En ouvrant ses lignes à la concurrence, la SNCF peut se tourner vers les régions qui ne sont pas encore couvertes par les réseaux ferroviaires, ou même vers les marchés internationaux. C’est une opportunité pour la SNCF de se renouveler et de se moderniser, en développant de nouveaux services et de nouvelles technologies. Mais pour cela, la SNCF doit être prête à innover et à s’adapter aux nouveaux défis qui se présentent.
La bataille pour le marché ferroviaire français est donc loin d’être terminée. Mais si la SNCF peut trouver un équilibre entre concurrence et innovation, elle peut encore jouer un rôle important dans le transport ferroviaire français pour les années à venir.