La route migratoire algéro-espagnole, un passage en Méditerranée dangereux
Les chiffres sont alarmants. Selon le dernier rapport de l’ONG espagnole Caminando Fronteras, au moins 517 personnes ont perdu la vie en mer en 2024, tandis que 26 embarcations ont disparu avec tous leurs passagers. Cette route migratoire, qui relie l’Algérie à l’Espagne, est devenue la deuxième plus dangereuse au monde, derrière celle des Canaries.
En 2022, 464 personnes ont trouvé la mort sur cette route, contre 191 en 2021. Les chiffres sont édifiants et témoignent du danger auquel font face les migrants qui rêvent d’un meilleur avenir. La route algérienne de la Méditerranée occidentale est l’une des routes migratoires les plus dangereuses, avec 13 952 migrants qui ont embarqué aux Baléares depuis l’Algérie en 2024.
Les migrants qui tentent de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Espagne sont souvent des candidats à l’exil qui déboursent entre 2 000 et 4 000 euros pour un voyage de fortune sur une embarcation à moteur de 60 à 140 chevaux. Ils partent souvent des côtes ouest algériennes, notamment au départ d’Oran, Mostaganem, Tipaza et Alger, pour rejoindre les péninsules ibériques.
Cependant, depuis 2022, ce passage se déplace de plus en plus vers les Baléares, une route moins surveillée, mais plus dangereuse en raison des distances plus longues. Les embarcations de fortune parties depuis l’Algérie se remplissent souvent de familles entières, témoignant d’un phénomène de "Harraga familiale inédite".
Selon le rapport de Caminando Fronteras, les profils des Harraga ont également évolué. Il y a une augmentation du nombre d’enfants et d’adolescents migrants, souvent originaires d’Algérie, mais également de pays soumis à des conflits locaux, en particulier dans la région du Sahel. Parmi ces profils, l’ONG cite également une hausse du nombre des femmes, accompagnées de leurs enfants, qui transitent par l’Algérie pour rejoindre les côtes espagnoles.
En 2024, 10 457 personnes ont perdu la vie sur les frontières espagnoles, le plus mortel depuis que les registres existent. Les chiffres sont alarmants et témoignent de la nécessité d’une action urgente pour protéger les migrants et les réfugiés qui cherchent à trouver un refuge en sécurité.
Il est également important de noter que 40 % des personnes qui s’engagent sur cette route sont des Syriens, des Palestiniens et des Yéménites. Les raisons de leur départ sont multiples, mais la pauvreté, la guerre et la persécution sont souvent au cœur de leur décision.
En fin de compte, la route migratoire algéro-espagnole est un passage en Méditerranée dangereux qui nécessite une action urgente pour protéger les migrants et les réfugiés. Il est essentiel de mettre en place des mesures pour réduire les risques et les dangers liés à ce passage, et de fournir une aide et une protection aux personnes qui cherchent à trouver un refuge en sécurité.