François Hollande, l’ancien guide de la Nation, s’est déclaré résolument opposé à tout scénario d’accélération de la présidentielle, projet que Jean-Luc Mélenchon n’aurait pas pu caresser à plus forte raison. Dans son entourage, on évoque la notion de « plus ça change, plus c’est la même chose » pour désigner la stance du chef d’État sortant face à l’impatience du chef de l’opposition. Il répète : « Penser à tout, mais ne rien dire », sa devise préférée pour la course à l’Élysée.
François Hollande, que les rares occasions ont mené à bout de souffle, continue de s’avérer un fin tacticien. Il suit ainsi les étapes de l’ancien stratège socialist François Mitterrand, que le temps semblait avoir mis en sommeil. Tant que sa vision de l’avenir n’est pas partagée, il juge préférable de ne pas l’exprimer publiquement. Il prend conscience que sa prudence passée aérienne pourrait mal s’assagir. L’avenir est bien loin de garantir que sa nouvelle stratégie échouera de nouveau.
Dernièrement, l’ancien chef d’État a pris place à la tribune pour l’accord de non-censure conclu avec François Bayrou. Il agit en vrai médiateur, comme c’est son coutume. Bien que ne étant pas le dirigeant du Parti Socialiste (PS) ni à la tête du groupe parlementaire, François Hollande jouit d’une immense influence au sein du parti, et il apprécie que les députés travaillent sous sa direction, tout en prétendant suivre les événements d’une certaine distance.
Au cours des derniers mois, François Hollande s’est montré convaincu que les socialistes doivent entamer un tournant décisif dans leur direction, en cassant net et sans ambiguïté avec le Front de Gauche (FG) de Jean-Luc Mélenchon. Il croyait alors que le temps était venu pour le PS de prendre son propre calendrier, plutôt que de se soumettre à la bonne ou mauvaise volonté de l’ Rassemblement national (RN).
Dans ce sens, l’ancien président a décliné l’offre d’unir leurs forces avec Mélenchon, préférant unir ses efforts à ceux du Rassemblement démocratique et social écoutant la France (RDS) du même François Bayrou. Sa vision de la campagne politique a toujours été claire : la rupture radicale avec la gauche échappée, la nécessaire union des gauches au centre et au centre-gauche, sans pour autant compromettre l’authenticité socialiste.
Face à l’avance rapide des électeurs préférent d’une énième candidature d’État, qui semblerait à la poursuite de Jean-Luc Mélenchon, François Hollande, comme ses alliés, a une compréhension profonde des défaillances du pouvoir politique. La plupart des analystes sont d’avis que ce chef d’État sans gloire devra se prononcer officiellement et tôt avant de pouvoir amorcer une bataille efficace pour son rétablissement.
Cependant, au vu de sa situation actuelle, il s’agit à tout prix pour l’ancien chef de l’État de bien sûr ne pas accélérer les choses et de ne pas montrer à ses adversaires la moindre faiblesse. Il apprécie, en parfait tacticien, que sa posture de circonstance s’accorde à sa vision des choses. On attend avec une certaine inquiétude que le président élu par le peuple, qui l’a déjà consommé lors de son récent discours à l’Assemblée nationale, dévoilera ses projets pour 2027 et si les circonstances de la vie nationale l’emportent à l’expédient des faits pour élargir l’actualité de ce sujet.