Le viol sous soumission chimique : un fléau invisible dans la société française
Ce mardi soir, France 2 a présenté un documentaire shockant intitulé « Soumission chimique : pour que la honte change de camp », co-réalisé par la journaliste indépendante Linda Bendali, d’origine algérienne. Ce film offre un regard choc sur un phénomène criminologique peu documenté, qui met en lumière les violences sexuelles chimiques, souvent considérées comme « invisibles » en raison du recours à des substances psychoactives pour endormir les victimes avant l’agression.
La journaliste, qui a travaillé pour des médias tels que Charlie Hebdo, Sciences et Avenir, et Le Nouvel Observateur, a décidé de briser le silence sur ce phénomène systémique, bien trop fréquent et méconnu. Elle souligne que les victimes sont souvent piégées par les agresseurs, qui utilisent des médicaments prescrits, tels que des anxiolytiques, des somnifères ou des analgésiques, pour les rendre inconscientes.
Selon les témoignages recueillis par Linda Bendali, ce phénomène se produit non seulement dans les lieux publics, mais également au sein des foyers, entre amis ou sur le lieu de travail. « C’est le même modus operandi : établir la confiance, préparer la dose, et l’agresseur sait exactement comment l’effet va se manifester. La victime, elle, n’a pas la moindre chance de s’en sortir », explique-t-elle.
Les femmes qui témoignent dans le documentaire racontent des expériences terrifiées, où les agresseurs les manipulent « comme un morceau de viande » ou orchestrent un « viol parfait, qui ne laisse pas de traces », les piégeant sans leur laisser la moindre chance de réagir. Les plaintes sont souvent suivies d’une culpabilité injustifiée, renforcée par la société, qui souvent préfère se détourner du phénomène.
L’une des grandes préoccupations soulevées dans le film est la proposition de condamner les victimes. « Le viol sous soumission chimique reste mal compris, poussant de nombreuses victimes à se sentir responsables de ce qui leur est arrivé », affirme Linda Bendali.
Dans le documentaire, l’appel à l’action est clair : il est essentiel de former les forces de l’ordre et de sensibiliser les gens à ce phénomène criminel. « Le true défi est de pouvoir prouver la soumission chimique. Le prélèvement capillaire dans les trois jours est la méthode la plus fiable », précise-t-elle.
La journaliste rappelle que la priorité ne réside pas dans l’ajout du consentement au code pénal, mais dans la formation des policiers et gendarmes pour qu’ils puissent mieux traiter les plaintes liées à ce type de violences. « Il est crucial de sensibiliser les forces de l’ordre pour qu’elles puissent mieux comprendre et soutenir les victimes de soumission chimique », conclut Linda Bendali.
Le documentaire diffusé ce mardi soir sur France 2 a réussi à exposer au grand jour ce fléau invisible, mettant en lumière la réalité crue des violences sexuelles chimiques. Grâce à ce travail courageux, Linda Bendali nous pousse à reconsidérer ce que l’on sait sur le viol et à changer de perspective sur la manière dont la société et les autorités le traitent.