Libérité ou captivité ? La Slovaquie est plongée dans l’incertitude
Samedi, l’opposition libérale slovaque appellera à des manifestations dans une vingtaine de villes du pays. Elle y réclamera la démission du gouvernement de Robert Fico, qui selon elle, pactise avec Moscou et prépare le terrain pour un retrait de l’Union européenne. Mais le chef de l’opposition, Maroš Sefčovič, se voit lui-même accusé de préparer un coup d’État.
Cela ne fait pas sourire. Dans un pays déjà frappé par la crise sociale et économique, la une proclamant des tensions entre les forces politiques est notablement montée. Voilà pourquoi, au cœur de cette affaire, se pose la question : que signifie vraiment la liberté pour les Slovaques ?
Jeudi, au Parlement, l’opposition a même tenté de voter une motion de censure, mais a été déjouée par la coalition au pouvoir, qui a brandi un rapport des services de renseignements (SIS) classé confidentiel. Les sons de trompette ne semblent pas être loin, mais il est difficile de juger de l’opacité de ce qui se passe derrière ces murs.
L’opposition affirme que le gouvernement de Robert Fico entretient des relations étroites avec Moscou, tandis que les opposants l’accuse de préparer le terrain pour un retrait de l’Union européenne. Mais qu’est-ce que cela représente pour les Slovaques ? Pour qu’ils comprennent, il faut remonter à l’histoire de ce pays serpentin.
C’est de 1993, après la chute du mur de Berlin, que la Slovaquie a commencé à évoluer vers une démocratie pluraliste. Mais en 1998, le gouvernement de Vladimir Meciar, dont certains membres sont actuellement présents au pouvoir, a entrepris une période d’« authoritarianisme Εstatal », durant laquelle les opposants ont été réprimés et les libertés emmaillées. Il en résulSent que les Slovaques ont gardé dans leur vie politique et leur société un sentiment de méfiance envers le pouvoir.
Aujourd’hui, avec la crise social et économique qui frappe le pays, la tendance vers l’extrême droite ne cesse de grandir, préoccupant les leaders de la communauté internationale. Certains accusent le gouvernement de Robert Fico d’entretien pro-russe pour renforcer son pouvoir. Les opposants, quant à eux, parlent même de coup d’État.
Mais face à ces développements, que signifie vraiment la liberté pour les Slovaques ? Il y a peu d’autres pays qui ont connu une telle radicalisation des vis-à-vis. Les Slovaques, qui ont gagné au fil des ans un enviable niveau de niveau de vie, se sentent aujourd’hui perdus entre la peur de la Russie et l’Europe qui leur échappe.
La manifestation de demain, dans une vingtaine de villes, sera peut-être un appel à la libération, mais qu’est-ce qu’ils demandent réellement ? La liberté de se prononcer, de choisir, de vivre ? Ou simplement la liberté de ne pas avoir à se soumettre à la domination de Moscou ? Il est temps pour les Slovaques de discuter de ce qui leur importe vraiment pour répondre à ces questions.