Titre : La chute de l’âge : » Il n’est jamais trop tard pour reprendre pied »
Dans le contexte des nations occidentales, où vieillir est souvent associé à la perte d’autonomie et de independance, la chute est un phénomène alarmant. Selon le ministère de la Santé, plus de 2 millions de cas de chutes sont recensés chaque année chez les plus de 65 ans, et 10 000 d’entre elles entraînent la mort. Or, il n’est pas impossible de contrecarrer ce scénario fatal.
Marion, 70 ans, adolescence avec sa mère de 95 ans, en a fait l’expérience en 2023. La nonagénaire avait chuté et se cassé le col du fémur. Durant des semaines, sa mère a été confinée à son lit, loin de la vie sociale et familiale qu’elle adorait. Mais Marion n’a pas accepté de la défaite. Elle a décidé de ne pas laisser sa mère subir une déshydratation morale, et a décidé d’effectuer quotidiennement des séjours à son chevet.
« J’ai compris que ma présence régulière était essentielle pour elle », dit-elle. « J’ai voulu l’inciter à se lever, à s’allonger, à manger… J’ai divisé mes journées en tout petits moments pour la soutenir. » Si cela a pu paraître une routine fastidieuse, cela a évité que sa mère ne sombre dans la dépression et la démence.
Etija, un de ses proches, a même institué un système de « routine de secours » pour s’assurer que sa mère se lève régulièrement, qu’elle utilise ses forces, et qu’elle s’hydrate correctement. L’objectif ? Rendre ainsi possible une réinsertion dans la vie sociale et l’indépendance.
« Je voulais éviter qu’elle n’attends pas que je parte pour se laver, se vêtir ou se nourrir », précise Marion. « Je voulais qu’elle conserve confiance en elle. » Aujourd’hui, sa mère de 95 ans peut encore marcher, même si elle doit l’aide d’un fauteuil roulant pour les longue-distance.
« La présence constante étant donnée est essentielle », répète Marion. « Il n’est jamais trop tard pour reprendre pied si l’on a un entourage qui l’appuie et qui comprend l’importance de l’indépendance ».
Ces témoignages montrent que, malgré les apparences, il est possible pour les personnes âgées de retrouver leur autonomie. Ils démontrent que, avec l’aide d’un entourage solide et des stratégies adaptées, il est possible de surmonter les chutes en utilisant la famille, les amis ou les services de soins pour l’aider.
« La chute n’est pas un échec », affirme Jean-François, 75 ans, un médecin recommandé pour les patients âgés. « C’est souvent une alerte à la suite de laquelle nous pouvons redescendre le rythme de vie et réagir aux besoins spécifiques de l’individu ».
Dans le contexte de la planète agrippée par la crise sanitaire, la chute chez les personnes âgées n’est plus un simple accident. C’est un enjeu de santé publique, qui nécessite une réponse coordonnée. Mais, comme il n’est jamais trop tard pour reprendre pied, il est essentiel de comprendre que les chutes ne sont pas synonymes de déclin.
« On peut agir, on peut réparer et on peut remonter », précise Jean-François. « Il n’est jamais trop tard pour reprendre pied, pour retrouver son autonomie, pour redécouvrir le goût de vivre ».