La fin de la trêve entre Israël et le Hezbollah : un tournant pour le Liban
Ce dimanche marque la fin de la trêve entre le Hezbollah et Israël, deux mois qui ont vu l’armée israélienne rester au Sud-Liban, malgré l’annonce d’une cessation des hostilités. Pour comprendre les enjeux de cette situation, nous avons rencontré Fabrice Balanche, maître de conférences en géographie à l’Université Lyon-2 et spécialiste du Proche-Orient.
La défaite de l’axe iranien
« La chute du régime de Bachar Al-Assad en Syrie a montré la défaite majeure de l’Iran dans la région », explique Fabrice Balanche. Selon lui, cette défaite a des conséquences directes sur le Hezbollah, qui ne peut plus se permettre de rester au Sud-Liban sans le soutien militaire iranien. « Rester aurait été suicidaire pour l’organisation », ajoute-t-il.
La perte de son allié syrien et la faiblesse de son soutien militaire ont donc contraint le Hezbollah à quitter la zone, au moins officiellement. L’armée libanaise et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) se déploient désormais dans le sud du pays, créant un vide sécuritaire qui permet à Israël de rester présente dans la région.
Un président et un premier ministre pour le Liban
La fin de la trêve entre Israël et le Hezbollah coïncide avec l’élection de Joseph Aoun à la présidence de la République libanaise, le 9 janvier dernier. Cette élection, qui met fin à deux ans de vacance, marque un tournant pour le pays. « Le Liban a un président et un premier ministre, ce qui signifie que le pays peut enfin prendre des décisions politiques », souligne Fabrice Balanche.
La nomination du premier ministre, qui devrait être annoncée dans les prochains jours, est attendue avec impatience. Elle devrait permettre de mettre en place un gouvernement stable et de relancer les réformes économiques et politiques nécessaires pour sortir le pays de la crise.
Un déblocage lié à la défaite du Hezbollah
Selon Fabrice Balanche, la fin de la trêve entre Israël et le Hezbollah est directement liée à la défaite du Hezbollah et de l’axe iranien dans la région. « C’est un déblocage qui permet au Liban de se tourner vers l’ouest et de rompre avec son passé de dépendance envers l’Iran », explique-t-il.
Cela signifie que le Liban peut enfin se lancer dans une nouvelle phase de développement économique et politique, sans être contraint par les intérêts de l’Iran et du Hezbollah. Cependant, il est important de noter que la situation reste fragile et que les tensions entre Israël et le Hezbollah ne sont pas éteintes.
Un avenir incertain
La fin de la trêve entre Israël et le Hezbollah ouvre la porte à de nouvelles perspectives pour le Liban, mais également à de nouvelles menaces. Il est impossible de prévoir ce qui se passera à court terme, mais il est certain que la situation restera tendue pendant un certain temps.
En attendant, le Liban doit se concentrer sur la mise en place d’un gouvernement stable et sur la relance de son économie. Il doit également continuer à négocier avec Israël pour définir les limites de la présence israélienne au Sud-Liban et pour prévenir tout retour à la violence.
En résumé, la fin de la trêve entre Israël et le Hezbollah marque un tournant pour le Liban, qui peut enfin se lancer dans une nouvelle phase de développement économique et politique. Cependant, la situation reste fragile et les tensions entre les parties restent élevées.