Le désastreux lancement d’une intelligence artificielle française : comment Lucie, l’IA générative, a fait polémique sur internet
La France, terre de liberté et de progrès, a vu sa fierté intellectuelle être mise à mal ce samedi 25 janvier. L’éditeur de logiciels libres Linagora, qui a développé une intelligence artificielle générative baptisée Lucie, dans le cadre d’un partenariat gouvernemental avec le plan d’investissement France 2030, a dû se résoudre à réduire au silence son modèle d’IA après avoir été la risée d’Internet pendant quelques heures.
Lucie, ce robot conversationnel qui a pour mission de répondre aux questions et aux besoins des utilisateurs, a été considéré comme un projet à part entière pour l’éducation. Selon les concepteurs, Lucie devait être adaptée pour le monde de l’éducation courant 2025 et discuter avec tous les élèves de France. Cependant, la version d’essai de la plateforme a été jugée « prématurée » par Linagora, qui a décidé de suspendre l’accès à la plateforme de discussion.
La mise en ligne de Lucie a été accompagnée de nombreuses erreurs et bévues grossières. L’IA a répondu à des calculs très simples avec uniquement des additions et des multiplications, expliqué méthodiquement ce que sont des œufs de vache et quelles sont leurs qualités gustatives, ou même se mettait à parler comme Adolf Hitler si on le lui demandait gentiment. Ces erreurs et ces gaffes ont été jugées d’autant plus sévèrement qu’une confusion est possible sur le cadre dans lequel Lucie a vocation à être déployée.
Selon les développeurs, Lucie est effectivement le fruit d’un effort commun de plusieurs acteurs, y compris publics (comme le CNRS) rassemblés au sein d’un consortium d’acteurs de la tech française, OpenLLM France, qui s’investissent dans le développement de projets innovants respectant le cadre réglementaire français et européen, et attachés à la souveraineté et à la transparence de leurs algorithmes. Cependant, pour l’heure, les développeurs de Lucie précisent que l’Éducation nationale n’est pas encore partie prenante du projet, même si Linagora a pour consigne de se concentrer sur « des cas d’usage liés au domaine de l’éducation ».
Le prénom Lucie a été choisi en clin d’œil à « Lucy », nom donné à l’australopithèque vieux de trois millions d’années retrouvé à l’état de fossiles en Éthiopie et considéré comme le plus vieil ancêtre connu de l’humanité. Ainsi qu’à Lucy Miller, personnage du film éponyme de Luc Besson joué par Scarlett Johansson qui développe des capacités cognitives hors du commun.
Le lancement de Lucie a été considéré comme un désastre et les internautes ont utilisé les réseaux sociaux pour partager leurs expériences avec l’IA. « Donald et les US ont du souci à se faire », ironisait l’un, quand un autre relevait que Lucie n’avait même pas le niveau des premières versions de ChatGPT, aux tout débuts de l’IA générative.
Pour l’heure, l’accès à la plateforme de discussion a été suspendu et il est seulement possible de s’inscrire pour tester Lucie plus tard. Les développeurs de Lucie ont précisé que l’Éducation nationale n’est pas encore partie prenante du projet et que Linagora a pour consigne de se concentrer sur « des cas d’usage liés au domaine de l’éducation ». Il est donc encore trop tôt pour savoir si Lucie aura une seconde chance ou si elle sera considérée comme un échec.
Cependant, il est important de souligner que le projet Lucie est le fruit d’un effort commun de plusieurs acteurs, y compris publics, et qu’il a pour mission de développer des communs numériques d’IA générative. Il est donc important de suivre de près le développement de ce projet et de comprendre les objectifs et les enjeux qui sont attachés à sa mise en œuvre.