Tout comme l’a répété Donald Trump durant sa campagne et son discours d’investiture, l’objectif ultime du 47e Président des États-Unis est de faire augmenter considérablement la production nationale de gaz et de pétrole. Le axe principal de cette stratégie est de réduire l’inflation en réduisant le prix de l’or noir pour les consommateurs et les entreprises américaines.
Mais, selon Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), le prix du baril de pétrole se détermine au niveau mondial et dépend de nombreux paramètres, y compris la production de pétrole dans d’autres pays et les demandes de la part de pays comme l’Arabie saoudite et la Russie.
En conséquence, le 23 janvier dernier, lors d’une intervention au Forum de Davos, Donald Trump a opté pour une diatribe violente contre l’Arabie saoudite et ses alliés de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qu’il a accusés de ne pas baisser le coût du pétrole. Il a également menacé de réclamer une réduction des prix du pétrole, ce qui, selon lui, aurait mis fin à la guerre en Ukraine.
Cependant, les analystes économiques estiment que les menaces de Trump sont peu probables de se concrétiser. Voilà pourquoi. L’Arabie saoudite et ses alliés, qui produisent 40% de la production mondiale de pétrole, ont décidé de maîtriser leur production pour éviter une baisse des prix du pétrole, car ils craignent que cela nuise à leur économie.
Les pays de l’Opep et la Russie se réunissent chaque mois pour définir une stratégie commune, explique Olivier Gantois. «La baisse des prix du pétrole nuirait à leurs économies respectives, abonde-t-il, ils décident donc chaque jour de réduire leur production de pétrole et de garder deux millions de barils sous le coude ».
En somme, l’Arabie saoudite et ses alliés joueront un rôle de gendarme sur le marché du pétrole, en s’assurant d’un strict équilibre entre l’offre et la demande. Et les menaces de Trump ne risquent pas de bouleverser ce système. Selon Nader Itayim, spécialiste des hydrocarbures pour l’agence Argus Media, basée à Dubaï, l’Arabie saoudite, qui dirige les pays de l’Opep, a une position plus affirmée et sait bien qu’elle n’a plus à être intimidée par les États-Unis.
En fin de compte, la stabilité et l’équilibre du marché prendront toujours le dessus sur tout ce que toute puissance extérieure leur dictera.
En France, à part les fluctuations dus au cours du dollar et de l’euro, le prix du pétrole détermine directement le prix de l’essence qui sort des raffineries. Alors, selon Olivier Gantois, si les trois paramètres majeurs restent les mêmes (augmentation de la demande, augmentation de la production aux États-Unis et au Brésil, et volonté politique de l’Arabie saoudite de garder du pétrole en réserve), les prix à la pompe ne bougeront pas. Et Donald Trump ne pourra rien y faire.