La relocalisation française : un rêve évanoui ?
Depuis la crise sanitaire du Covid-19, la relocalisation est devenue un cri de ralliement pour les responsables français. Mais où en est-elle réellement ? Selon une étude menée par OpinionWay pour By.O Group et le groupe Cubik, les entreprises de plus de 250 salariés qui prévoyaient un retour de leur production sur le territoire national ont maintenant baissé de 87 %.
Il semblerait que les entreprises, frustrées par les coûts de production et de logistique élevés, ainsi que par un environnement fiscal et réglementaire instable, préfèrent privilégier d’autres solutions pour acquérir plus de souveraineté.
L’étude révèle que 64 % des dirigeants interrogés préfèrent orienter leurs efforts vers l’innovation, tandis que la moitié des dirigeants misent sur l’amélioration de leur efficacité opérationnelle. Seule une minorité compte sur les financements publics. Cela laisse à penser que les perspectives d’un grand retour des usines en France sont sombres.
Les coûts et la fiscalité, les principaux freins
Les coûts de production, mentionnés comme le principal obstacle par les entreprises, ont augmenté ces dernières années. Mais ce n’est plus le seul problème. La fiscalité et les réglementations figurent désormais au deuxième rang de la liste des craintes des entreprises. Le recent événement de la dissolution de l’Assemblée nationale, suivie des législatives et de la censure du gouvernement Barnier, a ébranlé le secteur privé, inquiet de connaître les plans du nouveau Parlement dans le budget 2025.
L’intelligence artificielle, un sujet de moins de préoccupation
Pour la première fois, l’étude a porta son attention sur l’intelligence artificielle. Mais, à notre surprise, l’IA n’est pas un sujet de critiquité (23%) ni de dépendance (6%) pour les entreprises. Malgré la puissance des États-Unis et de la Chine sur ce marché, les entreprises ne font pas encore un sujet de souveraineté.
Les matières premières, un sujet d’inquiétude
Parmi les matières premières les plus critiques, les entreprises citent d’abord celles liées à l’énergie : électricité, carburant, gaz. Près de’une entreprise sur deux estime que l’énergie aura un impact sur ses coûts de fonctionnement ou sur sa capacité à assurer la production, une situation d’autant plus pénalisante que les États-Unis bénéficieront d’une énergie largement disponible et peu coûteuse grâce au gaz de schiste.
En résumé, la relocalisation française est en berne. Les entreprises, frustrées par les coûts élevés et la fiscalité instable, préfèrent privilégier d’autres solutions pour acquérir plus de souveraineté. Cela signifie que les perspectives d’un grand retour des usines en France sont sombres.