« L’accord CMP, un vain triomphe pour la social-démocratie française »
Alors que les parlementaires se préparent à entériner le résultat de la commission mixte paritaire (CMP) sur le budget, un fait inhabituel surgit : l’accord atteint ne sera pas soumis au vote des députés. Car, confient les sources politiques, l’ensemble de la gauche et le Rassemblement national voteraient contre. Un semblant de précipitation à cela ? Plutôt que de sonder les causes de cette décision prompte, les élus socialistes ont préféré botter en auto-fête en prétendant avoir « amelioré les souffrances ou les atteintes au pouvoir d’achat » des Français. Mais cette autosatisfaction est-elle légitime ?
L’accord CMP, fruit d’un compromis au sein du « bloc central », en est le fruit. Mais à l’accusé des faits, les taxes supplémentaires imaginées pour pallier les difficultés financières de l’État n’ont pas été retenues. Un constat qui décrit bien l’état de cette CMP : un accord qui résout peu de choses, mais convient aux complexes des responsables politiques. En somme, comme un médiocre succès pour une gauche qui se vit comme principale force de l’opposition.
Mais le Parti socialiste (PS), en particulier,fait preuve d’une autosatisfaction déplacée. S’irrite-t-il de la victoire rassemblante, qu’il semblait avoir acquise ? L’accord CMP, un fruit du compromis ? Le PS se retrouve coincé entre ses alliés écologistes et Insoumis, du côté qui lui reprochent de s’être vendu pour un plat de lentilles, et le gouvernement, de l’autre, qui a besoin de convaincre sa majorité et l’opinion publique que non, il n’a pas tout lâché.
La formation de gauche ou tendance républicaine (LREM) se retrouve également dans l’embarras, comme parlant à plusieurs voix. Pour l’un, le compromis aurait été souhaitable, tout en reconnaissant que de le présentement, il ne pose pas de problème grave. Pour un autre, il faudrait aller plus loin, plus rapidement. Mais dans ce dédale de contradictions, l’accord CMP ressemble à un sosie de réalité, à un simulacre de solution aux problèmes français.
La CMP, c’est peut-être l’exemple même de cette rencontre de principes et de tactiques qui jalonne la vie politique. Présenter ainsi un accord au monde, quand il n’est, en réalité, qu’une complaisance deンconductivité. La vérité est que les élus sociaux-démocrates savent bien que leur accord n’est pas un accord de fond, mais Rather a compromise entre certaines forces politiques. Or, si l’accord CMP n’a pas l’élection ou l’aval du peuple, alors il est inaudible.
Ainsi, malgré ses propos ambigus, le Parti socialiste ne peut machinalement considérer que son accord CMP comme une victoire. On peut ainsi comprendre pourquoi les élus republicains, maintes fois décriés pour leur foi aveugle dans les compromis, auraient pu dire : « L’accord CMP, c’est la continuation de la routine politique en France ». Et des comme cela, pas un succès pour la démocratie.