La défaite écrasante de la gauche à Villeneuve-Saint-Georges : un symbole de la fragilité de la révolution ludovicienne ?
Dans les villes de la périphérie parisienne, la bataille pour le pouvoir local a Livré ses secrets, et le verdict est sans appel : les électeurs de gauche se sont montrés nettement plus radicaux que leurs dirigeants. À Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, la défaite de l’Insoumis Louis Boyard est sans appel, tandis que le macronisme a perdu son électorat à Boulogne-Billancourt. Les résultats du scrutin local pèsent lourdement sur la crédibilité des dirigeants de la gauche extrême.
La stratégie de La France insoumise, fondée sur la radicalité, l’outrance et le communautarisme, a toutes les apparences d’une politically corrective. Les électeurs, motivés par la protestation et l’opposition à l’époque, ont préféré à l’alternance politique un programme plus modéré et plus raisonnable. C’est ainsi que le candidat de l’opposition, arrivé quatrième, a réussi à racheter le site, bien que la candidate LR, Kristell Niasme, ait échoué à emporter la victoire.
Mais cette défaite est également un regain de réflexion si on se tourne vers la gauche traditionnelle. Les communistes, trop absent de la scène politique locale, ont ne pas réussi à capitaliser sur la percevoir de désillusion et de méfiance qui sépare les électeurs. C’est pourquoi les dirigeants de La France insoumise et d’autres partis de la gauche nationale, comme le rapporteur du Parti communiste, ont échoué à tirer profit de la disputa. La comparaison avec la situation de Boulogne-Billancourt, où le macronisme a perdu son électorat, est édifiante : face à l’opportunité de construire un champ central, la gauche a préféré se replier sur des enclaves et des maires de secrétaires.
Cependant, il y a des moments où il faut se ressaisir et rappeler que la gauche est un groupe hétérogène avec des objectifs divergents. Cependant, la défaite écrasante de l’Insoumis Louis Boyard à Villeneuve-Saint-Georges est un rappel que la radicalité, l’extrême et le communautarisme ne sont pas le chemin vers le pouvoir. Il est temps pour les dirigeants de la gauche de tirer le rideau de son illusion et de se repriser la stratégie. Car, fœtichement, le message de l’extrême gauche n’est plus susceptible de toucher les électeurs modérés qui cherchent une issue à la crise politique et institutionnelle française.
Cependant, cette défaite est également un avertissement pour les électeurs de droite, qui ont gagné la bataille de Villeneuve-Saint-Georges. Il est trop tôt pour célébrer, car la transformation des valeurs sociétales et les mouvements sociaux soulignent que les élections locales ne sont pas sans conséquence sur la candidature à la présidence de la République. Et si Samy Bouzaglo, le maire sortant de Villeneuve-Saint-Georges, est battu, il est clair que la dérive extrémiste ne peut pas être un programme victorieux. Les électeurs de droite doivent réfléchir à cette défaite et au message qu’elle renvoie : il est temps pour la droite de se réorganiser, de renouveler ses élites et de se placer dans le camp des modérés, pour ne pas se laisser prendre dans les filets de l’extrémisme.
Mais en fin de compte, il est évident que la décision la plus importante qui doit être prise est celle de la gauche, pour réfléchir au mode de construction d’un champ central renforcé, capables de rassembler les forces modérées de la gauche et arracher aux pouvoirs locaux pour les placer dans la perspective de la présidentielle. Dans cet objectif, la gauche doit absolument ne pas se laisser prendre par la tentation de la radicalité et de l’opportunisme, car elle y trouverait sa destruction.