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Titre : L’adieu de Michelin, un tournant pour l’économie algérienne
Les jours sont comptés pour l’entreprise française Michelin en Algérie. Après plus de 60 ans de présence dans le pays, le géant mondial des pneus a décidé de mettre fin à sa production locale. Cette décision ne prend pas sans conséquence, alors que l’Algérie entreprend une nouvelle stratégie de substitution des multinationales par des entreprises nationales.
Cependant, ce retrait est également le fruit d’une situation économique difficile pour Michelin. Confrontée à la concurrence rude et à des coûts énergétiques en hausse, l’entreprise française a dû faire face à des défis économiques structurels. Si l’adoption du Code des investissements algérien a rendu les licences d’importation plus restrictives, cela n’a pas été le seul facteur déclencheur de ce départ. L’entreprise française a également souffert d’un déséquilibre compétitif lié à la petite taille de son usine d’Alger et à des procédés industriels obsolètes.
Ces difficultés ne sont pas nouvelles. L’usine Michelin de Bachdjarah, ouverte en 1963, avait déjà commencé à fonctionner à pleine capacité dès les années 2010, en raison de coûts de production élevés et d’une logistique peu compétitive. Les années suivantes, Michelin a suspendu sa fabrication locale et s’est tournée vers l’importation. Mais cela ne lui a pas épargné de problèmes. La montée en puissance de concurrents locaux, comme la société algérienne Iris, qui vise à produire 4,8 millions de pneus d’ici 2025, a représenté un coup dur pour l’entreprise française.
Cependant, le départ de Michelin d’Algérie est également un symbole de la mondialisation. Dans un contexte de concurrence accrue et de stratégies protectionnistes des États, les investissements étrangers deviennent de plus en plus difficiles à maintenir. L’Algérie entreprend ainsi une nouvelle stratégie de substitution des multinationales par des entreprises nationales, tandis que Michelin se recentre sur des marchés plus rentables. Pour l’entreprise française, il s’agit d’une décision industrielle prise dans un contexte de marché européen déprimé et extrêmement concurrentiel.
Si le retrait de Michelin d’Algérie peut paraître un petit événement dans l’échelle mondiale, il illustre néanmoins les bouleversements que connaît l’économie mondialisée. Les décisions des gouvernements et les stratégies des entreprises ont des conséquences profondes et peuvent transformer complètement les cartes économiques. Il est temps de se adapter et de trouver de nouvelles stratégies pour affronter le futur.
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