L’escalade sur glace, nouvelle discipline à intégrer les Jeux olympiques d’hiver?
Champagny-le-Haut, Savoie – À 1500 mètres d’altitude, dans le cœur des Alpes, entre les stations de Courchevel, La Plagne et Tignes, la petite station de Champagny-le-Haut a accueilli la dernière étape de Coupe du monde d’escalade sur glace, discipline méconnue du grand public mais qui aspire à intégrer le programme des Jeux olympiques d’hiver dans cinq ans.
La tour de glace de Champagny-le-Haut, haute de 24 mètres, est un édifice unique composé de bois, de métal et de glace, qui a accueilli les meilleurs grimpeurs internationaux pour deux épreuves : la vitesse et la difficulté. Les athlètes, équipés de piolets, de chaussures spécialement cramponnées et de casque, ont défiant le mur de glace avec bravoure, offrant un spectacle grandiose sous le soleil ou la nuit.
«La discipline évolue vers quelque chose de plus rapide et plus dynamique. Le jeu est de plus en plus spectaculaire aussi pour les spectateurs», explique Tristan Ladevant, le meilleur Français du circuit mondial, qui voit dans l’escalade sur glace un aperçu de l’alpinisme. Ses frères, notamment Louna, champion du monde 2022, sont également des partisans de l’intégration de cette discipline aux Jeux olympiques.
Une communauté s’efforce de convaincre le Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) pour intégrer l’escalade sur glace au programme des Jeux d’hiver 2030, qui se tiendront dans les Alpes françaises. «Nous n’avons pas que cet objectif de haut niveau et de médailles, nous voulons également faire découvrir cette activité aux plus de personnes possibles, sachant qu’elle est accessible», explique Luc Thibal, Directeur technique national de la FFCAM.
Les partisans de l’escalade sur glace soulignent que cette discipline est internationale, avec plus de 25 nationalités représentées, et qu’elle répond aux exigences de l’olympisme en matière de sobriété et de transition. La tour de glace de Champagny-le-Haut, qui fonctionne en circuit fermé avec un retour de l’eau dans le ruisseau, répond à ces critères.
La perspective d’avoir les Jeux olympiques à domicile, à Champagny-le-Haut, est un rêve partagé par les grimpeurs tricolores. «Je ne me projette pas trop mais c’est sûr que la perspective d’avoir les JO à la maison, à 25 ans, ce serait assez fou», lance Milan Pélissier, nouveau visage de l’équipe de France.
Toutefois, la route est longue et difficile pour intégrer l’escalade sur glace au programme des Jeux olympiques. Le COJO devra approuver le choix des sports additionnels, et cela ne se produira pas avant l’été 2026. Mais la communauté de l’escalade sur glace est prête à amorcer une transition, à vendre des belles images de la montagne pour faire l’example et montrer au monde ce qu’on est en train de détruire, selon Marie Martinod, double médaillée olympique en ski acrobatique.
En attendant, Champagny-le-Haut est prêt, les Français sont prêts, et la tour de glace est prête à accueillir les meilleurs grimpeurs du monde. L’escalade sur glace, nouvelle discipline à intégrer les Jeux olympiques d’hiver? L’avenir dira.