L’euro en hausse sur le marché noir algérien : une stabilité fragile
Le marché noir des devises en Algérie, en ce 30 janvier 2025, affiche une apparente stabilité, notamment pour le taux de change entre l’euro et le dinar. Les transactions oscillent autour de 25 350 à 25 400 DA pour la vente de l’euro, tandis que son achat se situe aux alentours de 25 200 DA. Ces chiffres, quasi identiques à ceux de la veille, cachent cependant une réalité bien plus complexe et préoccupante.
Depuis le début de l’année, une tendance à la hausse de l’euro se confirme, alimentée par les mécanismes classiques de l’offre et de la demande. Les Algériens, toujours plus nombreux à rechercher cette devise étrangère, contribuent à cette dynamique ascendante. En effet, l’euro reste une monnaie refuge pour de nombreux citoyens, que ce soit pour des transactions internationales, des investissements ou simplement pour se prémunir contre les fluctuations du dinar.
Un autre facteur aggravant cette situation est l’incertitude entourant l’allocation touristique, dont le montant a été fixé à 750 euros. Bien que cette mesure ait été annoncée, les modalités précises de sa mise en œuvre restent floues. Les voyageurs, en quête de devises pour financer leurs déplacements, se tournent massivement vers le marché noir, créant ainsi une pression supplémentaire sur les taux de change. Cette demande accrue entraîne une hausse des prix, rendant l’euro de plus en plus coûteux pour les particuliers.
Les impacts de cette évolution dépassent largement le cadre des voyageurs. L’économie algérienne dans son ensemble est touchée par ces fluctuations. Les importateurs, par exemple, voient leurs coûts augmenter, ce qui se répercute inévitablement sur les prix des produits de consommation courante. Par ailleurs, cette situation fragilise la confiance des investisseurs étrangers, déjà peu nombreux à s’aventurer sur un marché marqué par l’instabilité monétaire.
Pour les ménages algériens, cette hausse de l’euro représente un défi supplémentaire dans un contexte économique déjà tendu. Les familles qui comptent sur des transferts d’argent de l’étranger voient leur pouvoir d’achat diminuer, tandis que les projets de voyages ou d’études à l’étranger deviennent de plus en plus inaccessibles. Cette réalité souligne l’urgence pour les autorités de prendre des mesures concrètes pour stabiliser le marché des devises et limiter les effets néfastes de ces variations.
En dépit de cette apparente stabilité quotidienne, les signes d’une tension croissante sur le marché noir des devises sont indéniables. La tendance haussière de l’euro, combinée à l’incertitude autour de l’allocation touristique, laisse présager des défis économiques majeurs dans les prochains mois. Il est donc crucial pour les acteurs économiques et les particuliers de rester vigilants et de s’adapter rapidement à cette évolution, qui pourrait bien redéfinir les équilibres financiers du pays.
Dans un contexte où les incertitudes persistent, une chose est sûre : le marché noir des devises en Algérie reste un baromètre essentiel pour comprendre les enjeux économiques du pays. Les prochains jours s’annoncent décisifs, et il est fort probable que cette stabilité apparente ne soit que temporaire.