La Grèce à la conquête d’un tourisme équilibré
La Grèce est l’une des destinations touristiques les plus prisées au monde, avec des records de visiteurs battus chaque année. En 2024, le cap des 35 millions de touristes a été franchi, soit une hausse de 10% par rapport à l’exercice précédent. Les Français, toujours plus nombreux (2 millions), fournissent le troisième contingent après les Allemands et les Britanniques. Mais derrière ces chiffres, la question de la gestion du tourisme se pose avec acuité. La ministre grecque du Tourisme, Olga Kefalogianni, dévoile ses plans pour viser un développement plus équilibré.
Un tourisme qui prend son essor hors saison
Les périodes dites "hors saison" comme l’automne commencent à attirer des volumes intéressants de voyageurs, dont de nombreux Hexagonaux. "C’est encourageant de voir qu’en dehors de l’été, les chiffres progressent et c’est notre objectif", se félicite la ministre. La Grèce cherche à répartir les flux sur le territoire et au long de l’année pour faire découvrir son pays. L’objectif est moins d’accueillir davantage de touristes que de faire profiter les visiteurs de l’ensemble des régions, y compris celles qui sont moins connues.
Des régions moins connues, mais autant attrayantes
La Grèce compte 13 régions, mais 90% de l’activité touristique est concentrée dans cinq d’entre elles : la Crète, les Cyclades, Athènes et l’Attique, Thessalonique et sa région, et les îles Ioniennes. Mais d’autres régions, comme la Thrace, sont peu connues, même des Grecs. La ministre annonce un effort de promotion de ces régions, y compris celles de montagne, qui offrent des paysages variés et une température douce en été.
Des investissements dans les infrastructures
La Grèce a engagé un programme d’investissement dans les aéroports, avec 14 plateformes concernées. Kalamata, dans le Péloponnèse, sera la quinzième à bénéficier d’une rénovation dans les prochaines années. En Crète, le nouvel aéroport d’Heraklion doit sortir de terre en 2027. L’objectif est de faciliter l’accès à ces régions et de répartir les flux sur l’ensemble du territoire.
Le surtourisme, un défi à relever
La Grèce est consciente des défis liés au surtourisme, notamment dans des destinations comme la Crète et les îles grecques. La ministre reconnaît que la Crète est une destination qui souffre du surtourisme, mais elle estime que l’île compte 600 000 habitants et que, en dehors de l’été, on profite encore mieux de la diversité des paysages de la mer et de la montagne.
L’application "MyGreece", un outil de gestion du tourisme
La Grèce a développé une application mobile, "MyGreece", qui centralise l’information pour les visiteurs. L’application intègre toutes les "expériences" disponibles dans l’ensemble des régions, grâce à une interopérabilité entre les plateformes existantes. Les choix sont regroupés en thématiques souvent méconnues, comme le bien-être, l’agrotourisme, la plongée et la randonnée en montagne. L’application est disponible en 31 langues, grâce à l’intelligence artificielle.
Le tourisme, un secteur économique clé
Le tourisme pèse 15% du PIB de la Grèce, si l’on compte les effets induits. Il emploie de nombreux jeunes et permet à de nombreux habitants de continuer à vivre sur leurs territoires. La ministre estime que le tourisme est un sujet prioritaire et que la Grèce doit continuer à le développer en conciliant les différents impératifs.
Des restrictions pour préserver les destinations
La Grèce a régulé les croisières à Santorin, par exemple, en instaurant des "slots" de débarquement, et des taxes spéciales dont le produit revient aux collectivités locales. La ministre annonce que des restrictions seront introduites sur certaines destinations et à certaines périodes où elles subissent une trop grande pression.
Un tourisme de qualité, respectueux de l’environnement
La Grèce veut développer le tourisme tout au long de l’année et sur l’ensemble du territoire, mais elle fixe aussi des objectifs de montée en gamme et de respect de l’environnement. La ministre estime que les hôtels doivent répondre à des critères environnementaux stricts, comme la gestion des déchets et les niveaux de consommation. Les établissements obtiendront des points visibles en toute transparence par les clients.
En conclusion, la Grèce cherche à développer un tourisme équilibré, qui profite à l’ensemble des régions et des habitants, tout en respectant l’environnement et la qualité des services. La ministre du Tourisme, Olga Kefalogianni, est convaincue que la Grèce a les atouts pour devenir une destination de choice pour les touristes français et internationaux, et qu’elle peut concilier développement économique et respect de l’environnement.