L’Euro en berne sur le marché noir algérien : Quels facteurs influencent son évolution ?
Le marché noir des devises en Algérie a connu une légère secousse ce samedi 15 février, avec une baisse de l’euro par rapport au dinar algérien. Les échanges de devises ont révélé que 100 euros se vendent désormais à 25 300 DA et s’achètent à 25 000 DA, soit une diminution de 100 DA pour la vente et 50 DA pour l’achat par rapport aux cours enregistrés jeudi dernier. Cette variation, bien que minime, reflète les fluctuations constantes qui caractérisent le marché noir des devises en Algérie.
Les cambistes, les acteurs clés de ce marché, attribuent cette baisse à la loi de l’offre et de la demande. « L’offre actuelle est légèrement supérieure à la demande, ce qui a entraîné une baisse du taux de change », explique un cambiste établi à Béjaia. Cette analyse souligne l’importance de la dynamique entre offre et demande dans la détermination des taux de change sur le marché noir.
Cependant, malgré cette constatation, les cambistes se montrent prudents quant à l’évolution future de l’euro. L’incertitude entourant l’allocation touristique, qui permet aux algériens de voyager à l’étranger avec une somme d’argent en devises, est présentée comme un facteur crucial pouvant influencer le marché. Cette allocation touristique est un élément clé qui affecte la demande de devises étrangères, et par conséquent, les taux de change. Les cambistes attendent donc de voir comment la situation concernant l’allocation touristique évoluera dans les prochaines semaines pour éventuellement anticiper l’évolution du marché.
Le marché noir des devises en Algérie est fortement influencé par divers facteurs, notamment la politique économique du pays, les réserves de change, le contexte économique international et, bien sûr, l’allocation touristique. Cette dernière a un impact direct sur la demande de devises, car elle détermine le montant d’argent que les citoyens algériens peuvent emporter avec eux lors de leurs voyages à l’étranger. Une modification significative de cette allocation peut donc entraîner une augmentation ou une diminution de la demande de devises étrangères, affectant en conséquence les taux de change.
Dans un contexte marqué par une forte demande de devises étrangères, principalement l’euro et le dollar américain, le marché noir joue un rôle important en Algérie. Les citoyens qui souhaitent voyager à l’étranger ou effectuer des transactions en devises étrangères sont souvent contraints de recourir au marché noir, en raison des contrôles stricts exercés par les autorités sur les transactions en devises. Cela génère une forte pression sur le taux de change et contribue à la volatilité du marché.
Les observateurs du marché soulignent également que l’évolution du marché des devises est également tributaire des décisions politiques et économiques prises par le gouvernement. Les mesures visant à contrôler les changes ou à modifier les taux de change officiels peuvent avoir des répercussions importantes sur le marché noir. De plus, les facteurs externes tels que les fluctuations des cours des matières premières, notamment le pétrole, qui est l’une des principales sources de revenus de l’Algérie, peuvent également influencer la valeur du dinar algérien par rapport aux devises étrangères.
En somme, la légère baisse de l’euro sur le marché noir des devises en Algérie reflète la dynamique complexe qui caractérise ce marché. Les cambistes, les observateurs et les acteurs économiques attendent avec intérêt l’évolution de l’allocation touristique et des autres facteurs économiques qui pourraient influencer le marché des devises dans les prochaines semaines. Cette situation met en lumière les défis auxquels est confrontée l’économie algérienne, notamment en ce qui concerne la gestion des devises et la stabilité du taux de change, éléments clés pour le développement économique et la stabilisation financière du pays.