LE RÉFÉRENDUM, UN INSTRUMENT OUBLIÉ DE LA DÉMOCRATIE FRANÇAISE
Depuis la débâcle de Jacques Chirac sur le projet de Constitution européenne en 2005, les présidents français ont fait preuve d’une prudence extrême lorsqu’il s’agit de convoquer un référendum national. Ce qui était autrefois un instrument de démocratie directe et de consultation populaire est devenu un sujet tabou, un cimetière de promesses jamais tenues.
Aujourd’hui, plus de quinze ans après ce désastre, Emmanuel Macron a ressuscité l’idée d’une consultation nationale d’ici la fin de l’année, mais sans préciser ni la forme ni le fond. C’est un geste qui rappelle les annonces similaires faites pendant la crise des « gilets jaunes » en 2019, puis au lendemain de la convention citoyenne sur le climat en 2020. À chaque fois, les promesses ont été suivies de silences et les projets ont été mis sous le tapis.
Pourtant, à l’Élysée, on sait que l’anniversaire de vingt ans sans référendum national pourrait réveiller les frustrations du peuple français. Les Français ont été sollicités à neuf reprises depuis 1958, dont quatre fois sous de Gaulle. Cette longue période sans consultation populaire est très symbolique, souligne Frédéric Micheau, directeur général adjoint d’OpinionWay. « C’est très symbolique. Jamais la Ve République n’a connu d’aussi longue période sans un seul référendum. »
La question qui se pose est : pourquoi les présidents français ont-ils peur de convoquer un référendum ? Est-ce parce qu’ils craignent de perdre un vote qui pourrait mettre en péril leur popularity ? Ou est-ce parce qu’ils ont perdu confiance dans la capacité du peuple à prendre des décisions éclairées ?
À droite comme à gauche, personne ne semble prêt à prendre le risque de convoquer un référendum. Les politiciens préfèrent se retrancher derrière des arguments techniques ou des prétextes pour éviter de consulter les citoyens. C’est comme si le référendum était devenu un danger pour la démocratie représentative, un moyen de remettre en question l’autorité des élus.
Mais il est temps de reconsidérer cette position. Le référendum est un instrument démocratique qui permet aux citoyens de s’exprimer directement sur les questions importantes. Il est temps de sortir du débat incantatoire et de prendre en compte les aspirations et les besoins des Français. Il est temps de redonner au peuple la parole et de lui permettre de peser sur les décisions qui concernent son avenir.
La France a besoin d’un débat national sur le référendum et sur la démocratie participative. Il est temps de créer un espace public où les citoyens puissent discuter et débattre des questions qui les concernent. Il est temps de redéfinir la relation entre les élus et les électeurs, entre la représentation et la participation.
En fin de compte, le référendum n’est pas une menace pour la démocratie, mais un moyen de la renforcer. Il est temps de sortir du silence et de prendre le risque de consulter les citoyens. Il est temps de redonner au peuple la place qui lui revient dans la vie démocratique de la France.
Les Français ont attendu trop longtemps pour être consultés. Il est temps de leur donner la parole et de leur permettre de prendre part aux décisions qui concernent leur avenir. Le référendum est un instrument qui peut aider à reconstruire la confiance entre les citoyens et les élus. Il est temps de l’utiliser pour créer une démocratie plus participative, plus inclusive et plus représentative.
En attendant, les promesses de référendum continuent à s’accumuler, comme autant de feux follets qui ne mènent nulle part. Mais il est temps de passer de la parole aux actes. Il est temps de donner aux Français la possibilité de s’exprimer et de peser sur les décisions qui les concernent. Il est temps de redonner au référendum sa place dans la démocratie française.