La Loi de Finances 2025 : Quels Changements pour les Particuliers et les Entreprises ?
La loi de finances pour 2025 a été votée en février, après de longues tractations et de nombreux amendements. Ce texte très attendu dans un contexte de dérapage des comptes publics vise à ramener le déficit à 5,4% du PIB, avec un effort budgétaire de 50 milliards d’euros, dont 30 milliards d’euros sur les dépenses. Mais quels sont les principaux changements pour les particuliers et les entreprises ? Nous allons vous présenter les mesures phares de cette loi de finances, qui vont pénaliser ou bénéficier aux revenus et aux investissements des particuliers, ainsi que les nouveautés concernant les entreprises et leurs actionnaires.
La Flat Tax : Pas de Changement, mais des Mesures Ciblées
Contrairement aux ambitions initialement affichées, la flat tax ne sera pas alourdie, et le taux du prélèvement forfaitaire unique (PFU) restera donc de 30%. Cependant, certaines mesures ciblées vont pénaliser ou bénéficier aux revenus et aux investissements des particuliers. Par exemple, la taxe sur les transactions financières (TTF) va flamber, avec un taux qui passera de 0,3 à 0,4% au 1er avril, pour les 121 valeurs françaises dont la capitalisation est supérieure à 1 milliard d’euros au 1er décembre 2024.
Une Nouvelle Contribution sur les Hauts Revenus
Il s’agit d’une mesure rescapée du budget présenté par Michel Barnier, qui ne devrait durer qu’un an. Elle vise les contribuables ayant des revenus supérieurs à 250 000 euros par an pour! une personne seule ou de 500 000 euros pour un couple. Ces derniers seront redevables de cette contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) si le cumul de leur impôt sur le revenu, de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus et des sommes assujetties au prélèvement forfaitaire unique (PFU) est inférieur à 20% de leur revenu fiscal de référence.
Des Changements pour les Loueurs en LMNP
C’est un petit bouleversement pour ce régime prisé par les loueurs en meublés non professionnels (LMNP). Désormais, les amortissements déduits devront être ajoutés à l’éventuelle plus-value. Pour échapper à cette évolution du dispositif, ils bénéficient toujours des abattements progressifs en fonction de la durée de détention. Pour rappel, les plus-values sont entièrement exonérées d’impôt après 22 ans et de prélèvements sociaux après 30 ans.
Des "Frais de Notaire" Relévés dans Certains Départements
À partir du 1er avril, les départements qui le souhaitent pour des raisons budgétaires pourront relever d’un demi-point (de 4,5% à 5%), pendant trois ans, les frais perçus lors de transactions immobilières. Seuls les primo-accédants échapperont à cette augmentation.
Une Exonération Spéciale pour les Dons Destinés à Aider à l’Accession à la Propriété
Il y a aussi des bonnes nouvelles : jusqu’à fin 2026, la loi de finances prévoit l’exonération de droits de succession sur les dons aux enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Celle-ci est de 100 000 euros pour un même donateur à un même bénéficiaire, tout en étant limitée à 300 000 euros par bénéficiaire. Pour en profiter, ce dernier doit investir les sommes dans l’achat d’une résidence principale neuve ou la rénovation énergétique de celle-ci dans les six mois. En cas d’absence de descendance, cette exonération peut s’appliquer aux neveux et nièces.
Reconduction du Dispositif Loc’Avantages
Ce dispositif est reconduit jusqu’en 2027 et permet aux propriétaires bailleurs de bénéficier d’une réduction d’impôt sur les loyers perçus. En contrepartie, ils doivent louer leur logement à des personnes aux revenus modestes et avec un loyer inférieur à ceux du marché.
Un Barème de l’Impôt sur le Revenu Réévalué
Enfin, et c’était attendu, le barème de l’impôt sur le revenu (IR) a été indexé sur l’inflation. Les seuils des différentes tranches ont été relevés selon le taux de 2024 mesuré par l’Insee (1,8%).
Les Entreprises et leurs Actionnaires Mis à Contribution
Parmi les nouveautés concernant au premier chef les entreprises, mais aussi leurs "copropriétaires", la loi de finances prévoit une contribution exceptionnelle sur les bénéfices d’une durée d’un an. Elle concernera les sociétés dont le chiffre d’affaires réalisé en France est supérieur à un milliard d’euros. On peut également citer l’alourdissement de la taxe sur la solidarité des billets d’avion (TSBA), dès le 1er mars, et une taxe exceptionnelle touchant les grandes entreprises du fret maritime. Une autre mesure vient frapper les rachats d’actions qui représentaient ces dernières années entre un quart et un tiers environ des retours aux actionnaires des sociétés du CAC 40. Elle vise les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros ainsi que les opérations réalisées entre le 1er mars 2024 et le 28 février 2025. C’est donc déjà presque fini ! Une contribution qui n’a guère découragé les entreprises : BNP Paribas, Société générale ou encore TotalEnergies viennent d’annoncer des rachats de titres.
En conclusion, la loi de finances 2025 apporte des changements importants pour les particuliers et les entreprises. Si certaines mesures vont pénaliser les revenus et les investissements, d’autres vont bénéficier aux contribuables et aux entreprises. Il est donc essentiel de se tenir informé de ces changements pour optimiser ses finances et ses investissements.