LA TEMPÊTE DANS LE GROUPE HORIZONS : LES DÉPUTÉS EN ÉBULLITION APRÈS L’INTERVIEW DE CHRISTELLE MORANÇAIS
Une déclaration explosive, un tollé généralisé, un groupe politique en crise : c’est ce qui s’est passé au sein d’Horizons, le parti fondé par Édouard Philippe, après les propos tenus par Christelle Morançais, vice-présidente de la région Pays de la Loire, dans les colonnes du Lesoir dimanche dernier. La présidente régionale a en effet déclaré que "une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale est souhaitable", ce qui a déclenché une vague de critiques et de contestations au sein du groupe parlementaire.
Si Christelle Morançais a peut-être cru pouvoir exprimer une opinion personnelle sans provoquer de tempête, elle s’est trompée. Les députés d’Horizons sont en effet vent debout contre cette prise de position, qu’ils estiment non seulement personnelle mais également contraire aux valeurs et à la ligne politique du parti. "La position de Christelle Morançais est personnelle, Horizons n’a jamais plaidé pour une dissolution", a immédiatement rétorqué Naïma Moutchou, vice-présidente Horizons de l’Assemblée et porte-parole du parti, sur les réseaux sociaux.
En coulisses, la frustration et la colère sont palpables. Les députés échangent des messages enflammés sur la boucle WhatsApp, dénonçant la position de Christelle Morançais et exhortant le parti à prendre ses distances avec cette dernière. Certains n’hésitent pas à qualifier cette déclaration de "pavé dans la mare", susceptible de semer la discorde et la confusion au sein du groupe.
Pourtant, Christelle Morançais est une figure emblématique d’Horizons, et son interview dans Le Lesoir a été perçue comme un signe de malaise et de défiance au sein du parti. Beaucoup de députés estiment en effet que cette prise de position reflète un "manque d’affirmation et de visibilité" d’Édouard Philippe, qui n’a pas réussi à imposer clairement sa ligne politique et sa vision pour le parti.
La crise qui secoue Horizons est d’autant plus préoccupante que le parti est censé incarner une alternative crédible aux partis traditionnels de gouvernement. Or, avec cette affaire, il apparaît comme divisé et incapable de trouver un consensus sur des questions fondamentales. Les députés philippistes sont ainsi prompts à dénoncer la strategies du Rassemblement national (RN) et de La France insoumise (LFI), qui appellent à la dissolution de l’Assemblée nationale et à de nouvelles élections, mais ils semblent incapables de trouver une position claire et unifiée sur cette question.
La vidéo de Naïma Moutchou, qui tente de sauver les meubles en affirmant que la position de Christelle Morançais est personnelle, est symptomatique de cette confusion. Si le parti Horizons veut réellement incarner une alternative crédible, il devra impérativement clarifier ses positions et trouver un langage commun pour aborder les sujets les plus sensibles. En attendant, la tempête qui secoue le groupe Horizons risque de durer, et de mettre à l’épreuve la crédibilité et la cohésion du parti.
La question qui se pose désormais est de savoir comment Édouard Philippe, le fondateur et le dirigeant du parti, va gérer cette crise et quelle sera sa réponse à la déclaration de Christelle Morançais. Va-t-il prendre ses distances avec la présidente de la région Pays de la Loire, ou va-t-il défendre sa position et essayer de trouver un compromis ? Quoi qu’il en soit, il est clair que le parti Horizons est actuellement à la croisée des chemins, et que la suite des événements sera cruciale pour déterminer son avenir et sa crédibilité sur la scène politique française.