L’économie algérienne face à un défi majeur : comment inverser la tendance des échanges extérieurs ?
Les neuf premiers mois de 2024 ont été marqués par une situation économique préoccupante en Algérie, avec une baisse significative des prix à l’exportation et à l’importation des marchandises. Les chiffres publiés par l’Office national des statistiques (ONS) montrent que les prix à l’exportation ont diminué de 6,2 % par rapport à la même période en 2023, tandis que les prix à l’importation ont chuté de 4,7 %. Cette tendance est principalement due à la forte baisse des prix des hydrocarbures, qui ont décroché de 6,1 %.
Les produits hors hydrocarbures ont également connu une baisse significative de 6,5 %, ce qui est particulièrement inquiétant pour l’économie algérienne. En effet, les exportations de ces produits devraient jouer un rôle clé dans la diversification de l’économie nationale et la réduction de la dépendance aux hydrocarbures. Cependant, les chiffres montrent que les exportations hors hydrocarbures sont en baisse, avec une diminution de 5,3 % du volume exporté.
La valeur totale des exportations de marchandises a chuté à 4 960,5 milliards de DA durant les neuf premiers mois de 2024, soit une diminution alarmante de 11,2 % par rapport à 2023. En parallèle, les importations ont connu une hausse de 7,9 %, pour atteindre 4 628,8 milliards de DA. Cette dynamique a entraîné un recul majeur de l’excédent commercial, qui est passé de 1 295,9 milliards de DA en 2023 à seulement 331,7 milliards de DA en 2024, enregistrant une contraction de 74,4 %.
La situation est d’autant plus préoccupante que les termes de l’échange ont également reculé, passant de 99 % à 97,4 %. Le taux de couverture des importations par les exportations a également chuté, de 130,2 % à 107,2 %. Cela signifie que l’Algérie est de plus en plus dépendante des importations et que les exportations ne suffisent pas à couvrir les besoins du pays.
Les importations ont augmenté de 13,2 % en volume, ce qui témoigne d’une certaine robustesse face à la chute des prix. Cependant, cette augmentation est principalement due à l’importation de combustibles minéraux, de produits chimiques et de machines de transport. En revanche, les exportations ont vu leur volume plonger de 5,3 % sur la même période, ce qui révèle une dépendance accrue des importations.
Les prix à l’importation ont montré une tendance générale à la baisse, touchant presque toutes les catégories de produits. Cependant, certaines catégories ont enregistré des hausses notables, comme les combustibles minéraux, les produits chimiques et les machines de transport. En revanche, des baisses significatives ont été observées pour les boissons et tabacs (-38,2 %), ainsi que pour les huiles et graisses (-13,8 %).
Les exportations hors hydrocarbures, qui devraient jouer un rôle clé dans la diversification de l’économie nationale, souffrent particulièrement. Tous les groupes de produits, sauf les « Alimentaires et animaux vivants », ont connu des variations négatives. La plus forte baisse s’observe dans les « Machines et matériel de transport » (-13,5 %), tandis que les matières brutes non comestibles affichent une diminution de 12,2 %.
Ces chiffres préoccupants soulignent que les ambitions des hautes autorités du pays en matière de promotion des exportations hors hydrocarbures sont sérieusement compromises. Le défi pour l’Algérie sera d’inverser cette tendance et d’accompagner les secteurs alternatifs pour assurer une économie plus résiliente et moins dépendante des hydrocarbures. Il est essentiel de mettre en place des politiques économiques pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures et réduire la dépendance aux importations. Cela passera par la mise en place de mesures pour améliorer la compétitivité des produits algériens, la promotion de l’investissement étranger et la mise en place de programmes de formation pour les entreprises algériennes.
En conclusion, la situation économique de l’Algérie est préoccupante, avec une baisse significative des prix à l’exportation et à l’importation des marchandises. Les chiffres montrent que les exportations hors hydrocarbures sont en baisse, ce qui est particulièrement inquiétant pour l’économie algérienne. Il est essentiel de mettre en place des politiques économiques pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures et réduire la dépendance aux importations. Cela nécessitera une acción vigoureuse et coordonnée de la part des autorités algériennes pour inverser la tendance et assurer une économie plus résiliente et moins dépendante des hydrocarbures.