Le cancer de l’estomac : un nouveau front contre la maladie
Le cancer de l’estomac, un fléau relativement rare en France avec environ 6 500 nouveaux cas par an, mais aux conséquences dramatiques avec un taux de survie à cinq ans qui atteint à peine 30 %. Les traitements anticancéreux ont longtemps ciblé les cellules tumorales elles-mêmes, ainsi que les vaisseaux sanguins, les systèmes immunitaire et hormonal, mais les chercheurs ont naguère négligé un aspect crucial : le système nerveux. Ce déni est en train de se retourner, et les résultats sont prometteurs.
Des antimigraineux contre le cancer ?
L’idée de utiliser des antimigraineux pour traiter le cancer peut sembler farfelue, mais les chercheurs de l’université de Columbia, à New York, ont mené une étude innovante qui explore cette piste dans le traitement du cancer de l’estomac. La raison ? Ce type de cancer, comme bien d’autres, est étroitement lié au système nerveux. Les tumeurs cancéreuses ont la capacité de s’enchâsser dans les nerfs, lesquels sontrecrutés à leur profit. Les chercheurs ont ainsi décidé de cibler ces nerfs avec des traitements antimigraineux qui freinent l’activité nerveuse.
Un lien entre le cancer et le système nerveux
Il y a environ dix ans, des chercheurs ont démontré pour la première fois que les tumeurs cancéreuses interagissent avec le système nerveux pour proliférer et métastaser. Cette découverte a été faite dans le cadre du cancer de la prostate. Les chercheurs ont montré que les tumeurs cancéreuses ont la capacité de détourner le système vasculaire pour s’approvisionner en nutriments et en oxygène, mais également pour échapper au système immunitaire. Cette interaction entre la tumeur et le système nerveux est un élément clé dans la progression du cancer.
Une tumeur cancéreuse, un "organe vampire"
Selon Claire Magnon, directeur de recherche Inserm et auteur de ces travaux pionniers, "une tumeur cancéreuse tend à devenir un organe à part entière". Elle détourne le système vasculaire pour s’approvisionner en nutriments et en oxygène, mais également pour échapper au système immunitaire. Les tumeurs cancéreuses ont la capacité de recruter des nerfs pour favoriser leur croissance et leur progression. C’est pourquoi les chercheurs ont décidé de cibler ces nerfs avec des traitements antimigraineux.
Une nouvelle piste de recherche
Les résultats de l’étude menée par l’université de Columbia sont prometteurs. Les chercheurs ont démontré que les traitements antimigraineux peuvent freiner la croissance des tumeurs cancéreuses en ciblant les nerfs qui les entourent. Cela représente une nouvelle piste de recherche dans le traitement du cancer de l’estomac, qui pourrait potentiellement être appliquée à d’autres types de cancer. Les chercheurs estiment que cette approche pourrait améliorer le taux de survie des patients atteints de cancer de l’estomac, qui est actuellement très bas.
Un espoir pour les patients
Les patients atteints de cancer de l’estomac ont actuellement des options de traitement limitées. Les traitements actuels ciblent principalement les cellules tumorales elles-mêmes, mais les résultats sont souvent décevants. L’utilisation de traitements antimigraineux pour cibler les nerfs qui entourent les tumeurs cancéreuses offre un nouvel espoir pour ces patients. Les chercheurs estiment que cette approche pourrait améliorer le taux de survie des patients atteints de cancer de l’estomac, qui est actuellement très bas.
Un travail en cours
Les recherches sur l’utilisation de traitements antimigraineux pour traiter le cancer de l’estomac sont encore en cours. Les chercheurs doivent mener davantage d’études pour confirmer les résultats obtenus jusqu’à présent. Cependant, les premiers résultats sont prometteurs et offrent un nouvel espoir pour les patients atteints de ce type de cancer. Les chercheurs estiment que cette approche pourrait potentiellement être appliquée à d’autres types de cancer, ce qui pourrait représenter un tournant majeur dans le traitement de la maladie.