Une épidémie mystérieuse sévit en République démocratique du Congo
La République démocratique du Congo (RDC) est actuellement aux prises avec une nouvelle épidémie qui a déjà fait des dizaines de victimes. Depuis le début de l’année, plus d’un millier de personnes ont contracté un "syndrome fébrile aigu" d’origine inconnue dans deux villes distinctes de la province de l’Équateur, située au nord-ouest du pays. Les autorités sanitaires sont dépêchées sur place pour tenter de déterminer la cause de cette épidémie qui a déjà fait 60 morts, soit un taux de létalité de 6,3%.
Les premiers cas de cette épidémie ont été signalés dans la zone de Bolomba, où 12 personnes, principalement des enfants de moins de 5 ans, ont été infectées entre le 10 et le 27 janvier. Huit de ces enfants sont décédés. Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté dans cette localité. Par la suite, un autre foyer d’épidémie a été identifié à 180 kilomètres de là, dans la zone de santé de Basankusu, où près d’un millier de cas ont été recensés en février, dont 52 décès.
Les symptômes de cette maladie sont éclectiques et ressemblent à ceux de la grippe : fièvre, maux de tête, frissons, raideur de la nuque, douleurs musculaires, douleurs articulaires, écoulement nasal ou saignements du nez, toux, vomissements et diarrhée. Chez les jeunes enfants, les vomissements, les douleurs abdominales et les difficultés respiratoires sont des signes particulièrement prégnants.
Les autorités sanitaires ont déjà éliminé la possibilité d’une épidémie d’Ebola ou de Marburg, deux maladies virales hautement contagieuses et mortelles. Le paludisme, qui est très présent dans la région, a également été envisagé, mais les tests effectués n’ont pas permis de confirmer cette hypothèse. D’autres tests doivent être effectués pour déterminer si la méningite pourrait être à l’origine de cette épidémie.
La situation est préoccupante, notamment en raison de l’éloignement des localités concernées, qui limite l’accès aux soins, y compris aux tests et aux traitements. Le mauvais état des infrastructures routières et de télécommunications constitue également un défi majeur pour les équipes de santé dépêchées sur place.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déployé une équipe d’experts internationaux sur place et a indiqué que du matériel médical essentiel à la prise en charge des malades, aux analyses et au contrôle de l’infection était en cours d’expédition. Les autorités locales ont également dépêché 80 agents de santé pour détecter et signaler les cas et les décès.
Cette épidémie est d’autant plus préoccupante que la RDC est déjà aux prises avec d’autres crises sanitaires, notamment la propagation du virus de la variole du singe, qui a déjà fait des dizaines de victimes dans le pays. En décembre dernier, une autre épidémie avait suscité l’inquiétude en RDC, avec plusieurs centaines de cas d’infection respiratoire et environ 50 décès signalés au sud-ouest du pays. Finalement, il s’est avéré qu’il s’agissait d’une combinaison d’infections respiratoires virales communes et de paludisme, aggravée par la malnutrition.
Les experts internationaux suivent de près l’évolution de la situation en RDC et soulignent l’importance de surveiller ces épidémies de près et de fournir une aide pour le diagnostic et le traitement. "Cette épidémie, ainsi que les précédentes épidémies en RDC, sont importantes pour le reste du monde et nous devons les surveiller de près et aider au diagnostic et au traitement", a indiqué Zania Stamataki, professeure associée en immunologie virale à l’Université de Birmingham.
La RDC est un pays qui connaît régulièrement des épidémies, en raison de sa situation géographique et de ses défis sanitaires. Les autorités sanitaires et les experts internationaux doivent donc rester vigilants et prendre les mesures nécessaires pour prévenir la propagation de ces épidémies et sauver des vies. La population congolaise a besoin de soutien et d’aide pour faire face à ces crises sanitaires répétitives et pour améliorer les conditions de vie et de santé dans le pays.