Une comédie d’aventure à la française signée Barbara Schulz
Il est rare qu’un premier film Behind the Camera soit une réussite aussi éclatante que Le Secret de Khéops, réalisé par la comédienne Barbara Schulz. Cette dernière a fait parler d’elle avec ses performances dans La Dilettante et Un aller simple, mais qui aurait pu prédire qu’elle allait réussir un coup de maître avec ce premier essai derrière la caméra ? Coup d’essai, coup de maître, comme on dit. Et pourtant, c’est bien le cas avec cette comédie d’aventure pop et pétillante à la Philippe de Broca.
Avec Le Secret de Khéops, on plonge dans une intrigue de chasse au trésor archéologique savante, drôle et décomplexée. Fabrice Luchini mène la danse avec l’abattage qu’on lui connaît, dans le rôle de Christian Robinson, archéologue flamboyant aux méthodes peu orthodoxes. Ce chercheur de reliques antiques infatigable piste le trésor de la chambre royale du pharaon Khéops depuis plus de trente ans, et il est prêt à tout pour y arriver.
Un scénario solide
L’histoire commence dans une chambre funéraire du Caire, où Robinson découvre une inscription gravée en français : « Trouvés en ces lieux et emportés en France ». L’énigmatique message est signé Dominique-Vivant Denon, grand précurseur de l’égyptologie et de la muséologie qui accompagna Bonaparte en 1798 lors de son expédition d’Égypte. La théorie de Robinson semble farfelue, mais elle est parfaitement étayée. Et c’est ainsi que notre archéologue survolté se retrouve à Paris, prêt à entamer une chasse au trésor en famille.
Un casting parfait
Loin de ses bases, un peu perdu, Robinson se réfugie chez sa fille Isis, également archéologue (jouée par Julia Piaton, tordante), avec laquelle il n’a jamais su nouer de relation affective stable. Père absent, mais grand-père amusant et charismatique, Fabrice Luchini embarque bientôt son petit-fils Julien (Gavril Dartevelle) dans sa quête archéologique, entre les archives du Louvre et les secrets de La Malmaison, sans oublier les fascinants sous-sols de La Bastille.
Une réalisation soignée
Barbara Schulz, qui aurait rêvé de devenir archéologue étant gamine, met en scène cette virevoltante fantaisie archéologique avec beaucoup d’allant et de rigueur. Elle a même fait valider la partie napoléonienne par l’historien David Chanteranne, tout en confiant la supervision de la partie égyptienne à l’égyptologue Jean-Guillaume Olette-Pelletier. Chapeau bas.
Un hommage aux maîtres
Les bases scénaristiques d’une bonne comédie sont solides, et Le Secret de Khéops ne déroge pas à la règle. Les spectateurs sont servis : le rythme et l’inspiration de cette comédie d’aventure bien française s’abreuvant aux meilleures sources. On décèle les hommages à Rappeneau et à de Broca, qui était fan d’Hergé, mais on reconnaît aussi les influences et l’imaginaire débridé de la bande dessinée franco-belge du siècle dernier, d’Hergé (Les Sept Boules de cristal, cité explicitement par Luchini) à Edgar P. Jacobs (Le Mystère de la Grande Pyramide) en passant par Jacques Tardi et sa série Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec.
Un film enlevé et cocasse
Dans cet ensemble, Fabrice Luchini apparaît espiègle, léger et facétieux. Il électrise son monde, faisant du Secret de Khéops un film enlevé, cocasse et bon enfant. Une pépite de naïveté, de drôlerie et d’entrain pour toute la famille, parfait et lumineux antidote en ces temps bien sombres.
La note du Lesoir : 3/4
En conclusion, Le Secret de Khéops est une comédie d’aventure à la française signée Barbara Schulz, qui réussit à nous faire voyager dans le temps et dans l’espace avec élégance et fantaisie. Avec un scénario solide, un casting parfait et une réalisation soignée, ce film est un must-see pour les amateurs de comédies d’aventure et de fantaisie archéologique. Alors, prêts à partir à la chasse au trésor avec Christian Robinson et sa famille ?